Le chemin historique du Train de Charlevoix
Ce reportage a été réalisé en collaboration avec le Train de Charlevoix.
Si une voie ferrée sillonne aujourd’hui les paysages époustouflants reliant Québec et La Malbaie, guidant à travers ceux-ci le Train de Charlevoix et ses passagers, c’est grâce à Sir Rodolphe Forget, un homme d’affaires montréalais tombé en amour avec Charlevoix, puis installé à Saint-Irénée, au Domaine baptisé en son honneur.
Ce premier canadien français millionnaire a dépensé sans compter et est même devenu député conservateur de la région, pour construire cette voie ferrée qui lui tenait tant à cœur, et ce, bien que son projet fut très controversé.
Il faut dire que la construction d’un chemin de fer dans cette région coupée du monde et uniquement accessible par bateau à la fin du 19e siècle représentait tout un défi. Les travailleurs devaient parfois dormir sur le chantier, en raison de l’inaccessibilité des villages.
De plus, le terrain entre fleuve et montagne ne leur simplifiait pas la tâche. Au fil des 144 kilomètres reliant la chute Montmorency et Le quai de Pointe-au-Pic au pied du Manoir Richelieu, 900 ponceaux et deux tunnels ont été construits.
Coups du destin
Le premier tronçon ferroviaire entre Québec et Sainte-Anne-de-Beaupré fut inauguré en 1889. Surnommé le train de la bonne Sainte-Anne, ce train vapeur permettait aux pèlerins de se rendre à la Basilique Sainte-Anne de Beaupré.
Lorsque les fonds se mirent à manquer pour finaliser les travaux, M. Forget a dû se rendre en Europe solliciter des banquiers, en promettant à sa femme qu’à son retour, ils partiraient en croisière. Heureusement, en 1912, juste avant leurs vacances, le montage financier a été bouclé et le couple a été contraint d’annuler son voyage à bord du Titanic. Une faveur du destin!
Le voyage inaugural à destination de Baie-Saint-Paul a finalement eu lieu en 1918, puis l’année suivante celui en direction de La Malbaie a été célébré. Cette fois, le destin réservait un mauvais tour à M. Forget qui mourut en février 1919, à l’âge de 57 ans, juste avant les célébrations.
Un homme d’idées
Ayant joué un rôle dans l’évolution de l’industrie hydroélectrique à Montréal et à Québec, ainsi que dans la mise en place d’un tramway dans ces deux villes, M. Forget nourrissait des idées avant-gardistes.
En se battant pour celles-ci, il a inspiré sa fille Thérèse Casgrain-Forget, qui a mené la bataille pour donner le droit de vote aux femmes. Elle serait certainement fière de savoir qu’une femme dirige aujourd’hui le Train de Charlevoix, la directrice générale Nancy Belley.
Montez à bord
Dès la mi-novembre, les billets pour la prochaine saison du Train de Charlevoix seront en vente, juste à temps pour les Fêtes. Pour réserver son siège, prendre connaissance des horaires et des tarifs, il suffit de consulter le site traindecharlevoix.com.










