Passe-droit pour le chef du SPVM, qui a permis à des proches d’utiliser des chevaux de la police

Le chef de la police de Montréal a permis à deux de ses proches d’utiliser les chevaux de l’organisation à des fins personnelles à quelques jours de Noël, ce qui a suscité l’indignation à l’interne.

Plusieurs sources policières qui se sont confiées à notre Bureau d’enquête sous le couvert de l’anonymat affirment que le directeur du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), Fady Dagher, a permis à sa fille et à sa conjointe de faire une balade sur le mont Royal avec les chevaux de la cavalerie, le 21 décembre dernier.

Ils ont été les seuls civils, en 2024, à bénéficier d’un tel privilège, ce qui nous a été confirmé par les relations médias du SPVM.

Or, «les civils ne sont pas autorisés à utiliser les chevaux du service de police. Ils servent aux opérations», affirme l’une de nos sources, information qui nous a été confirmée par plusieurs autres sources policières. 

À cet effet, le règlement sur la discipline interne au SPVM indique, notamment, que les policiers doivent s’abstenir de permettre l’utilisation de tout bien de la Ville à des fins autres que celles qui sont autorisées.

Le code de conduite du personnel de la Ville de Montréal le prévoit aussi.

Pas des jouets

Selon nos informateurs, un pareil passe-droit est inquiétant, car monter de tels chevaux nécessite des connaissances particulières.

Selon le site web du SPVM, même un policier qui aspire à travailler à la section doit respecter un niveau de compétence élevé.

«Un cavalier doit suivre un entraînement rigoureux et réussir des examens précis afin de pouvoir circuler en toute sécurité sur le territoire de l’île de Montréal», peut-on y lire.

Choqué par la situation, un de nos informateurs affirme que «les chevaux de cette section ne sont pas des jouets».

Nos sources considèrent aussi qu’on n’est jamais à l’abri d’un accident même si, selon nos informations, on aurait pris le soin de choisir un cheval au tempérament plus calme pour la fille du chef de police.

• Écoutez aussi cet épisode balado tiré de l'émission de Mario Dumont, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

Stage d’observation?

Quant aux risques associés à une telle pratique, la Ville de Montréal reconnaît qu’elle ne souscrit pas une assurance responsabilité permettant d’indemniser une personne qui subirait des blessures.

Au SPVM, on précise qu’une procédure permet à diverses personnes de se familiariser avec le travail policier sous forme de stages d’observation.

Toutefois, «il n’y a aucune règle écrite à propos des stages effectués spécifiquement à la cavalerie», ajoute-t-on aux relations médias.

Bien au fait des pratiques entourant ces stages, une de nos sources qualifie la situation de fort différente: «Se promener en ville sur des chevaux dépasse le cadre d’un simple stage d’observation», assure-t-elle.