Le chanteur des Hôtesses d'Hilaire est devenu préposé aux bénéficiaires


Cédric Bélanger
PCU ou pas, Serge Brideau ne se voyait pas rester chez lui à se tourner les pouces en attendant de pouvoir recommencer à chanter avec son groupe Les Hôtesses d’Hilaire. Il est devenu préposé aux bénéficiaires.
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Il n’a jamais regretté.
«Ma vie a complètement basculé. Des gens que je ne connaissais pas s’ouvrent à moi. Être dans les soins, c’est valorisant», partage le musicien.
Avant d’occuper un poste dans un centre pour personnes âgées en perte d’autonomie de Tracadie, dans la péninsule acadienne, au Nouveau-Brunswick, Serge Brideau menait une vie trépidante avec Les Hôtesses d’Hilaire. Populaire, le groupe rock vivait dans ses valises presque à longueur d’année. Ils ont même joué en Australie.

Il se souvient très bien de sa première journée à son nouveau travail, en avril.
«Quand je suis arrivé à la maison, j’avais les larmes aux yeux», se remémore celui qui avait été ambulancier pendant quinze ans.
«J’avais apporté ma guitare et j’ai demandé la permission à l’infirmière d’en jouer à la pause. J’étais dans un foyer où il y a des cas lourds d’Alzheimer. C’était beau de voir leurs réactions. Tout d’un coup, il y en a un qui tapait du pied, un autre qui me regarde parce que j’ai chanté une chanson d’Elvis.»
Implications
Son implication ne s’arrête pas là. Il a accepté la vice-présidence de la Société acadienne du Nouveau-Brunswick. «C’est le plus gros lobby pour les droits des francophones au Nouveau-Brunswick», dit-il.
Il essaye aussi d’attirer l’attention des politiciens sur la pénurie de main-d’œuvre qui guette les foyers de soins de sa province.
À travers tout ça, il se garde aussi du temps pour préparer le nouvel album des Hôtesses d’Hilaire. S’il a hâte de retourner à plein temps à son métier de chanteur, il ne ferme pas la porte à retourner aider son prochain.
«On aura toujours besoin de préposés aux bénéficiaires.»