Le cessez-le-feu va-t-il tenir à Gaza?: «Israël n’aurait plus de raison de continuer la guerre»
Mina Collin
Si le cessez-le-feu semble tenir pour l’instant à Gaza, l’avenir du plan de paix reste incertain. La libération des otages israéliens encore détenus par le Hamas sera la prochaine étape décisive, estime l’analyste politique Georges Mercier qui se montre réservé face à la suite des négociations.
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Interrogé sur l’éventuelle fragilité de la trêve à Gaza, l’analyste politique a répondu d’emblée: «tout dépend».
Georges Mercier rappelle qu’Israël s’appuyait notamment sur la libération des otages détenus par le Hamas pour justifier la poursuite de la guerre.
«Si l’échange d’otages se fait bien en début de semaine, la semaine prochaine, et qu’Israël récupère ses otages, les justifications pour continuer le conflit [...] diminuent beaucoup. Israël n’[aurait alors] plus trop de raisons de poursuivre la guerre. Donc, peut-être que ce cessez-le-feu-là, il pourrait durer», a-t-il souligné, à LCN, samedi.
Cependant, M. Mercier estime que les tensions entre Israël et le Hamas ne disparaîtront pas du jour au lendemain: le cessez-le-feu, selon lui, n’était que la portion la plus simple du plan de paix dont les étapes suivantes s’annoncent fragiles.
«La seconde étape: Qu’est-ce qui se passe à Gaza? Qui contrôle Gaza? Qui assure la sécurité là-bas? C’est plus difficile parce que le Hamas qui est un groupe militant armé refuse pour l’instant de se désarmer, et tant que le Hamas sera une présence crédible à Gaza, Israël se sentira menacé», a-t-il expliqué.
Dans l’intérêt de Nétanyahou?
Un autre élément à prendre en considération est de savoir si la fin du conflit sert réellement les intérêts du premier ministre israélien.
«Benjamin Nétanyahou est poursuivi pour corruption en Israël. Plusieurs analystes pensent qu’il voulait poursuivre la guerre pour ne pas avoir à faire face à la justice», a-t-il indiqué.
Un autre point soulevé par l’analyste: des élections doivent se tenir en Israël au cours des 12 prochains mois.
«Dans sa coalition gouvernementale en Israël, il y a des gens plutôt d’extrême droite qui, eux, ne veulent rien savoir d’une solution à deux États, ne veulent rien savoir des droits du peuple palestinien, et [...] contrôlent le gouvernement de Benjamin Nétanyahou», a-t-il expliqué.
Cette nouvelle élection pourrait ainsi modifier la donne en menant à une nouvelle composition gouvernementale plus sensible à la cause palestinienne.
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