Le cauchemar d’un journaliste

Marc-André Perreault
Sean Couturier vient d’être nommé capitaine et son entraîneur décide de le laisser de côté en pleine course aux séries... parce qu’il juge qu’avec le gars (récipiendaire du Selke en 2020) dans la formation, les chances des Flyers de gagner un match contre une puissance offensive sont moins grandes. Ayoye!
Ce qui s’est passé après la rencontre est un cauchemar d’un point de vue journalistique. Vous avez une histoire qui s’écrit toute seule et je considère que les partisans ont le droit d’avoir des réponses et le «coach» ne veut rien savoir de répondre à une question là-dessus.
On s’entend qu’avec John Tortorella, si tu insistes, ça peut facilement devenir une vidéo virale qui va rouler pendant des décennies. Ce n’est pas ce que tu recherches 😉
Jamais à Montréal
Pour quelques raisons, les chances qu’une situation similaire se produise à Montréal sont à peu près nulles. Premièrement, ç’a pris des siècles avant de laisser Mike Hoffman de côté alors que Brendan Gallagher et Josh Anderson profitent encore de la patience de Martin St-Louis.
Deuxièmement, fermez les yeux et imaginez un instant que Nick Suzuki soit laissé de côté et qu’après, St-Louis refuse de répondre aux questions sur le sujet. Ce serait beau en titi dans les émissions sportives, les journaux et les tribunes téléphoniques!
La fois où j’ai failli le faire dans mes culottes
Ceux qui me connaissent savent que je ne suis pas quelqu’un de stressé. J’ai toujours fait mon travail avec rigueur et respect pour les téléspectateurs, mais je ne me suis jamais pris au sérieux et ça m’a toujours bien servi. Donc, c’est TRÈS rare que j’ai eu des chaleurs devant une situation.
Une de ces fois, c’était en 2019 quand j’avais une question à poser à John Tortorella. C’était quelques jours après le combat «codé» entre Mackenzie Weegar et Paul Byron, qui avait subi une commotion cérébrale. Je voulais justement le questionner en tant que «coach» de la vieille école sur le fameux code.
Je vous jure, j’avais des sueurs et j’essayais de trouver la formulation parfaite dans ma tête pour m’assurer de ne pas lui faire péter les plombs et qu’il me fasse passer pour un cave. Finalement, il avait été excellent et très courtois.
Quelques mois plus tard, j’ai eu la chance de couvrir la série entre les Bruins de Boston et les Blue Jackets de Columbus en 2e ronde. Après les points de presse, il y a ce qu’on appelle les «broadcast chat», c’est-à-dire une petite rencontre entre les diffuseurs du match et l’entraîneur. Le ton est BEAUCOUP plus léger, ce sont des petites discussions pour clarifier certains trucs en vue de la rencontre et c’est très «friendly».
Je me souviens d’avoir terminé une de ces rencontres en me disant que s’il me le demandait, je me jetterais devant un «slap shot» tête première. Il a un charisme complètement fou et un regard perçant. Je peux comprendre qu’il polarise et qu’avec lui, c’est toute ou pantoute.
Mais pour avoir jasé de «Torts» avec Daniel Brière l’an passé et après avoir entendu ces commentaires mardi, Tortorella peut dormir en paix... quoique ça change vite dans le monde du hockey 😉