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L'article provient de Le Journal de Québec
Affaires

Le casse-tête maritime de l’ancien pont Champlain

Groupe Océan, un capitaine pour la démolition des pieux et des semelles sur l’eau

Les équipements du Groupe Océan ont servi lors de la construction du pont Samuel-De Champlain.
Les équipements du Groupe Océan ont servi lors de la construction du pont Samuel-De Champlain. Photo courtoisie
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Photo portrait de Jean-Michel  Genois Gagnon

Jean-Michel Genois Gagnon

2020-12-12T05:00:00Z
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Groupe Océan s’apprête à entamer l’un des plus importants défis de génie civil dans son histoire. L’entreprise maritime de Québec sera l’un des acteurs sur l’eau derrière le démantèlement de l’ancienne structure du pont Champlain. 

«Nous allons agir comme bras opérateur maritime», affirme au Journal Philippe Filion, directeur des affaires publiques et corporatives. «Il faut s’assurer qu’il y aura le moins d’impacts possible dans l’eau», dit-il. 

Groupe Océan participera aux opérations sur le fleuve Saint-Laurent, notamment à la démolition des pieux et des semelles du pont dans l’eau.   

L’entreprise prévoit mobiliser une quarantaine de travailleurs, 13 barges et un remorqueur durant environ deux ans pour assurer cette étape dans la déconstruction de la structure de 3,4 km.

La compagnie de Québec agira, en fait, comme sous-traitant et expert maritime pour le consortium Nouvel Horizon St-Laurent, formé de Pomerleau et de Delsan-A.I.M. Le montant du contrat du Groupe Océan n’a pas été dévoilé, mais il se chiffre à «plusieurs millions de dollars». 

Philippe Filion, directeur affaires publiques et corporatives pour le Groupe Océan
Philippe Filion, directeur affaires publiques et corporatives pour le Groupe Océan Photo courtoisie

Il faut dire que le démantèlement du pont Champlain pièce par pièce, dont certains travaux en rive sont commencés depuis l’été, devrait coûter environ 400 M$, selon des estimations de la société Les ponts Jacques-Cartier et Champlain Incorporée. 

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43 mois de travail

La durée du chantier devrait s’échelonner sur plus ou moins 43 mois, et 65 % des travaux se feront au-dessus du fleuve. 

Environ 290 000 tonnes de matériaux devront être retirées, soit quelque 250 000 tonnes de béton, 25 000 tonnes d’acier et 12 000 tonnes d’asphalte. Certains matériaux seront recyclés.

Photo courtoisie
Photo courtoisie

Groupe Océan avait aussi participé à la construction du nouveau pont Samuel-De Champlain, qui relie Montréal et Brossard. Cette structure de près de 4,5 milliards $ a été officiellement inaugurée en juin 2019.

Pour ce dernier chantier, l’entreprise maritime avait dû développer et fabriquer de nouveaux équipements en raison notamment des courants sur le fleuve Saint-Laurent. 

Ces nouvelles structures serviront maintenant à appuyer la démolition du pont Champlain.

«Le Catatug 2, une charpente mixte entre un catamaran et un remorqueur, et une barge treuil ont été construits spécifiquement pour ces contrats, avance M. Filion. 

«En dessous du pont Champlain, il y a trois particularités qui empêchaient l’utilisation de bateaux standards. Il n’y a pas beaucoup de profondeur d’eau, il y a beaucoup de courant et il y a de la glace. Il nous fallait quelque chose de puissant et qui demeurait plus à la surface».

Le pont de l’île d’Orléans

Depuis sa fondation en 1972, Groupe Océan a collaboré dans plusieurs autres projets liés à différents ponts, entre autres, le pont de l’île d’Orléans, le pont de Chicoutimi et le pont de la Confédération.

La direction concède avoir actuellement dans sa mire le contrat pour la construction du futur pont de l’île d’Orléans, à Québec. Le gouvernement espère pouvoir inaugurer cette nouvelle structure en 2027. 

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«C’est certain qu’on le regarde», répond M. Filion, dont l’organisation suit attentivement les appels d’offres pour ce chantier. 

Les équipements seront aussi utilisés pour le démantèlement de l’ancienne structure, au cours des prochains mois.
Les équipements seront aussi utilisés pour le démantèlement de l’ancienne structure, au cours des prochains mois. Photo courtoisie

Des barges pour la Garde côtière canadienne  

Le Groupe Océan a récemment décroché avec Ottawa un contrat pour la construction de 16 barges qui seront livrées à la Garde côtière canadienne.

Les travaux pour les nouvelles structures sont commencés depuis quelques jours au chantier maritime de l’organisation à Québec. La commande de plus de 4,16 millions $ devrait être complétée d’ici août 2021.

«Ces barges seront utilisées par la Garde côtière canadienne, dans le cadre du Plan de protection des océans, afin de réagir rapidement à des déversements», a expliqué au Journal Philippe Filion, directeur des affaires publiques et corporatives chez Groupe Océan.

D’autres contrats d’Ottawa

Ce contrat a été remporté dans le cadre d’un appel d’offres du gouvernement fédéral. «L’ensemble de la commande d’environ 14 millions $ a été réparti entre trois compagnies maritimes», a dit M. Filion. 

L’entreprise de Québec lorgne également d’autres contrats à venir d’Ottawa qui s’inscriront dans la Stratégie nationale de construction navale. 

Rappelons que le gouvernement prévoyait une enveloppe de 2 milliards $ pour la construction et la réparation des navires de moins de 1000 tonnes.

Groupe Océan vise justement à soumissionner pour la construction de bateaux de plus petite taille, comme les navires multimissions semi-hauturiers de 50 mètres. 

Ces navires peuvent appuyer des travaux de déglaçage et de balisage dans les eaux peu profondes et offrir un soutien aux missions scientifiques.

Groupe Océan compte 900 employés et brasse des affaires au Québec, en Ontario, en Alberta, en Colombie-Britannique et dans les Caraïbes.

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