Le Canadien rate encore son coup: la pression commence à se faire sentir

À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire. Sauf qu’un moment donné, ça devient dur sur les nerfs. Pour la troisième fois en autant de tentatives, le Canadien a échoué dans son objectif de confirmer sa place en séries éliminatoires.

Cette fois, ce sont les Blackhawks, avant-derniers du classement général, qui ont joué les trouble-fêtes. Connor Bedard et ses coéquipiers ont surpris le Tricolore par la marque de 4 à 3 en tirs de barrage.

Ce point acquis grâce à un but chanceux de Juraj Slafkovsky avec moins de trois minutes à faire à la troisième période permet néanmoins aux Montréalais de faire un léger pas de plus vers la danse du printemps.

Dorénavant, les Blue Jackets, qui accusent quatre points de retard sur le Tricolore, doivent absolument remporter leurs deux derniers matchs en temps réglementaire.

Ça signifie également que la troupe de Martin St-Louis n’a besoin que d’un seul point, demain, lors de la visite des Hurricanes, pour officialiser sa qualification. Puisqu’il est empêtré dans une séquence de trois matchs sans gain (0-1-2), c’est en soi une bonne nouvelle.

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Demidov épate la galerie

Ce n’est pas seulement la fête d’une première qualification pour les séries en quatre ans que les Blackhawks sont venus gâcher. Ils ont semé un petit vent de panique chez les partisans et ils ont également porté ombrage au début spectaculaire d’Ivan Demidov.

Attendu à bras ouvert par les partisans comme le Messie, le Russe de 19 ans a démontré toute l’étendue de son talent. Rapidement à l’aise sur la patinoire du Centre Bell, l’attaquant s’est moqué de Connor Murphy avant de remettre le disque à Alex Newhook dans l’enclave.

Puis, quelques instants plus tard, il a battu tout le monde de vitesse pour récupérer la rondelle dans le territoire des Hawks et sortir le gardien Arvid Soderblom de son slip-coquille.

Tout ça en cinq présences seulement. Dès lors, on a cru de l’enfant prodigue allait régler la situation. La foule, en liesse, était au comble du bonheur.

C’était à se demander si la présence de la statue d’Howie Morenz, sur la place du Centenaire, n’était pas en danger. Pour régler le problème, un loustic a rappelé qu’il y avait de la place à Berthierville depuis le vol de la statue de Gilles Villeneuve.

Mais on s’égare.

Cela dit, en 16 mins 56 s de temps de jeu, le nouveau venu a presque tout fait. Il a dirigé six tirs sur le filet ennemi, il a repéré ses coéquipiers à plusieurs occasions. La rondelle semblait être constamment collée sur son bâton.

Ses aptitudes offensives ont tellement convaincu St-Louis que, dans la dernière portion du match, alors que son équipe était en quête d’un but, il l’a utilisé à profusion, en compagnie de Patrik Laine et de Newhook.

Hutson devant Chelios

En fait, le seul moment moins glorieux de Demidov est survenu sur la séquence qui a mené au but de Lukas Reichel. Son tir, bloqué par Reichel lui-même, a été à l’origine d’une contre-attaque des Hawks. Possiblement à bout de souffle, Demidov a amorcé un repli avant de lever le pied rendu à sa ligne bleue.

C’est le joueur qu’il pourchassait qui a marqué. Mais le jeune a 19 ans. Ça fait partie de l’apprentissage.

Si le CH a perdu, c’est davantage en raison des unités spéciales. Les visiteurs ont inscrit leurs deux premiers buts avec l’avantage d’un homme. De son côté, l’attaque massive montréalaise s’apprêtait à être blanchie dans un huitième match de suite lorsque Juraj Slafkovsky a égalé la marque, grâce à un rebond chanceux sur l’un de ses patins.

Sur la séquence, Lane Hutson a finalement enregistré le 65e point de sa saison. Ce qui lui a permis de devancer Chris Chelios au sommet des pointeurs dans l’histoire des défenseurs recrues du CH.