Jeff Petry: à vendre, pas à donner
Kent Hughes n’échangera pas Jeff Petry s’il doit retenir une portion de son salaire

Jean-François Chaumont
Kent Hughes a dévoilé une grande partie de son jeu. Le directeur général du Canadien a toujours comme priorité d’échanger Jeff Petry, mais il le fera uniquement s’il trouve une équipe susceptible d’absorber en entier son salaire de 6,25 M$ pour les trois prochaines saisons.
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« On travaille encore, on parle à certaines équipes pour Jeff Petry, a confirmé Hughes, aujourd'hui en début d’après-midi, soit un peu plus de 24 heures après l’ouverture du marché des joueurs autonomes. C’était la priorité pour nous de l’échanger, si on pouvait faire un échange qui fonctionne pour nous aussi. »
« Petry est un défenseur important pour notre équipe. On ne cherche pas à l’échanger pour son jeu, mais en raison de circonstances familiales. Si on l’échange, on doit gagner de la flexibilité sous le plafond. »

Des raisons familiales
Petry a cogné à la porte du CH depuis maintenant plusieurs mois afin de changer d’adresse. L’Américain de 34 ans n’a rien contre l’organisation, mais il aimerait se retrouver en sol américain pour des -raisons familiales.
Parents de quatre garçons, Jeff et Julia Petry ont souvent critiqué les restrictions sanitaires reliées à la COVID. La belle-mère de Jeff Petry ne peut toujours venir en sol canadien puisqu’elle n’a pas reçu ses doses du vaccin.

« Nous pourrions accomplir une transaction, nous avions des possibilités, a mentionné Hughes. Mais il faut trouver une transaction qui a du sens. Sinon, Jeff devra revenir à Montréal. Il aime tout de Montréal sauf les complications pour la famille. On n’a pas besoin d’arriver à un échange aujourd’hui ou demain. Ça peut survenir dans un mois. »
Les cas de Burns et de McDonagh
Le Tricolore a choisi de maintenir une position ferme dans le dossier de Petry. Le jeune DG n’a pas l’intention de garder une portion du lourd contrat de son défenseur et il n’échangera pas un espoir ou des choix au repêchage pour convaincre une équipe de danser avec lui.
Julien BriseBois et Mike Grier, les DG du Lightning et des Sharks, n’ont toutefois pas aidé la cause du Canadien. BriseBois n’a pratiquement rien reçu en échange de Ryan McDonagh avec les Predators de Nashville, obtenant le défenseur Philippe Myers et l’ailier Grant Mismach.
Dans le cas des Sharks, Grier a accepté de débourser 33 % du salaire des trois dernières saisons du défenseur Brent Burns dans l’échange avec les Hurricanes de la Caroline. Burns gagnera huit millions jusqu’en 2024-2025, mais il aura une empreinte salariale de 5,28 millions avec les « Canes ». Malgré ses 37 ans, l’homme à la grosse barbe a connu une saison de 54 points (10 buts, 44 passes) en 82 matchs l’an dernier à San Jose.
Les Sharks ont reçu deux joueurs marginaux avec l’ailier Steven Lorentz et le gardien Eetu Makiniemi et un choix conditionnel de 3e tour en 2023.
Questionné sur les départs de McDonagh et de Burns, Hughes a offert une réponse des plus claires.
« On n’est pas prêts à prendre du salaire pour Jeff Petry dans le moment.
Pour nous, nous croyons que nos intérêts sont mieux servis de garder Jeff Petry que de faire ce type de transaction. Nous pouvons être contents de le garder à Montréal. »
« Si on échange Petry, on aura un autre trou à la ligne bleue, a-t-il poursuivi. On n’a pas beaucoup d’expérience du côté droit. On veut aussi protéger nos jeunes espoirs. » Pour illustrer la difficulté pour un DG à larguer du salaire, il faut aussi donner l’exemple des Golden Knights avec Max Pacioretty. Ils ont échangé l’ancien capitaine du CH aux Hurricanes pour de simples considérations futures. Et il ne restait qu’une saison au contrat de Pacioretty à 7 M$.
♦ Après Juraj Slafkovsky, Filip Mesar a paraphé un contrat de recrue de trois ans avec le CH. Le choix de 1er tour (26e au total) pourrait se retrouver avec les Rangers de Kitchener (OHL) ou le Rocket de Laval la saison prochaine. « On veut qu’il continue d’avoir des chances de jouer offensivement, d’obtenir un rôle en supériorité numérique, a mentionné Hughes. S’il ne peut le faire à Laval, ce sera à Kitchener. »