Le Canadien s’écroule en troisième période

MONTRÉAL | Martin St-Louis n’a pas ressorti une citation classique, mais il a offert un discours bien lucide pour résumer ce revers de 5 à 2 contre les Sénateurs d’Ottawa.  

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« J’ai aimé notre match, mais pas le résultat, a dit St-Louis. On s’est éloignés un peu en troisième période. Ce n’était pas au niveau de la structure. Nous aurions pu être plus opportunistes. Nous les dominions pour les deux premières. À mes yeux, ce n’était pas un match de 5 à 2. »

Après 40 minutes, le CH et les Sénateurs se retrouvaient avec une égalité de 2 à 2. Mais au chapitre des tirs au but, les locaux malmenaient leurs rivaux 23 à 12. 

Les Sénateurs ont toutefois ouvert la machine au meilleur moment avec trois buts en troisième période. Austin Watson, Drake Batherson et Julien Gauthier ont tour à tour déjoué Samuel Montembeault. 

Toujours en lutte pour une participation en séries, les Sens ont réalisé leur principale mission en repartant de Montréal avec les deux points. Ils en avaient grandement de besoin. 

Les Sénateurs ont également complété leur balayage contre le Tricolore avec quatre victoires en quatre rencontres cette saison. 

« C’est frustrant, a dit Michael Pezzetta. C’est une équipe contre qui on a du mauvais sang. Ce n’est pas un bon sentiment présentement. »

Le bon vieux Brassard

À son 997e match dans la LNH, Derick Brassard a montré qu’il a encore de l’essence dans son réservoir avec un match d’un but et une passe face au CH. 

Dans le vestiaire du CH, David Savard et Mike Matheson, deux anciens coéquipiers de Brassard à Columbus et en Floride, lui ont rendu hommage. 

« Je suis vraiment heureux pour lui, il était l’un des premiers à m’accueillir à Columbus, a dit Savard. Je suis content de voir qu’il atteindra bientôt le plateau des 1000 rencontres dans la LNH. C’est extrêmement difficile d’y arriver. Il a joué pour plusieurs équipes (10), mais il a toujours été aimé de ses coéquipiers. Et c’est un joueur avec beaucoup de talent. »

« Derick est un gars drôle et tu veux l’avoir dans ton vestiaire, a renchéri Matheson. Mais il est aussi un très bon joueur sur la glace. Ce n’est pas un hasard s’il a joué autant de matchs. Je me réjouis pour lui puisqu’il jouera bientôt son 1000e match. C’est tout un exploit. »

Signe d’une longue carrière, Brassard a connu St-Louis comme coéquipier à ses jours avec les Rangers de New York. 

« Il a une belle carrière, a répliqué St-Louis, un autre membre du cluc des 1000 matchs (1134). J’ai eu la chance de jouer avec lui à New York. On l’appelait toujours Big game Brass parce que c’était un gars qui, dans les gros matchs, avait toujours la rondelle sur sa palette. Il n’était pas trop stressé sur la patinoire. Je suis content pour lui qu’il atteigne ce plateau. Ce n’est pas facile de jouer 1000 matchs dans la LNH. Félicitations. »

Le 20e du capitaine

Après des gains avec des pointages identiques de 5 à 2 face aux Devils à Newark et aux Flyers à Philadelphie, le Tricolore a manqué d’énergie en fin de rencontre contre les Sénateurs pour s’incliner par une autre marque de 5 à 2. 

Dans ce match, Nick Suzuki a atteint le plateau des 20 buts. Il a sorti une belle feinte pour surprendre le gardien Mads Sogaard en échappée. Johnathan Kovacevic a réussi une longue passe sur ce jeu pour lancer son coéquipier. 

Le Canadien, qui a gagné cinq de ses huit derniers matchs, s’envolera maintenant pour la Californie et le Nevada. Joel Edmundson fera le voyage avec l’équipe. 

Ce qu’on remarque

La dernière de Pat Hickey

À 78 ans et après une carrière de près de 60 ans dans le monde du journalisme, Pat Hickey a couvert son dernier match du Canadien sur la passerelle du Centre Bell pour le Montreal Gazette. Hickey, qui avait couvert la rencontre où Jean Béliveau a marqué trois buts pour atteindre le plateau des 500 buts en 1971, n’a pas eu droit à une rencontre aussi enlevante pour sa dernière. Né dans la région de New York, mais au Canada depuis 1962, Hickey était une légende dans l’ombre de cette profession. Pour reprendre ses propres mots lors d’un petit discours au salon Jacques-Beauchamp, Pat n’avait peut-être pas la plus belle plume, mais il travaillait avec cœur, il avait le respect de tout le monde et il savait comment raconter une histoire. On salue sa belle carrière.

L’énergie de Pezzetta

C’était un peu écrit dans le ciel. On pouvait prédire un combat entre Austin Watson et Michael Pezzetta. En première période, Watson a frappé solidement Justin Barron près du banc du CH. En deuxième période, Pezzetta a renversé le défenseur Eric Brannstrom avec un solide coup d’épaule. Brannstrom avait encore la tête dans la bande quand Watson a déposé ses gants sur la glace. Pezzetta a accepté l’invitation, prenant soin de replacer son casque avant de se ruer sur son rival. Le numéro 55 du Tricolore a aussi fait sentir sa présence avec six mises en échec et trois tirs en moins de dix minutes de temps de jeu. Il a connu un bon match à l’aile gauche avec Chris Tierney et Alex Belzile. 

Un premier avec les Sénateurs

Julien Gauthier avait déjà dit qu’il aimerait obtenir un nouveau départ. Acquis des Rangers de New York contre Tyler Motte le 19 février, Gauthier a maintenant une seconde chance avec les Sénateurs. À son troisième match avec sa nouvelle équipe, l’ancien choix de premier tour des Hurricanes de la Caroline en 2016 a touché la cible. Gauthier a déjoué Montembeault d’un tir puissant et précis des poignets lors d’une descente à deux contre un en troisième période. Il a écrit son nom sur la feuille de pointage pour une première fois avec les Sens. Il a maintenant dix points (7 buts, 3 passes) en 43 matchs cette saison. 

Plus et moins

Le plus: Nick Suzuki

Suzuki a gagné 58% de ses mises en jeu, il a marqué son 20e de l’année et il a passé plus de 22 minutes sur la glace. Il était le plus dangereux offensivement. Mike Matheson se mérite aussi une étoile à son cahier malgré une fiche de -2. 

Le moins: Le trio de Hoffman-Drouin-Ylönen

Au centre du troisième trio, Jonathan Drouin a terminé le match avec un dossier de -3. Idem pour ses ailiers, Mike Hoffman et Jesse Ylönen. Sur le but de Shane Pinto en deuxième période, Hoffman a complètement bousillé sa couverture défensive.