Une majorité d’élus fédéraux désire maintenir les liens avec la monarchie britannique

Raphaël Pirro
Malgré une poignée de votes insoupçonnés, c’est sans surprise qu’une majorité d’élus fédéraux ont refusé d’appuyer une motion du Bloc québécois voulant la rupture des liens entre le Canada et la monarchie britannique mercredi après-midi.
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L’opposition à la motion est venue principalement des banquettes du gouvernement libéral et des conservateurs, pour un total de 266 voix en faveur de maintenir les liens monarchiques.
Certaines voix dissonantes ont cependant retenti, à commencer par le député de la région de Québec, Joël Lightbound, qui fut le seul parmi les libéraux à se lever alors que venait le temps de dire oui à la proposition.
Quelques autres libéraux, incluant la Québécoise Soraya Martinez Ferrada et la transfuge du Parti vert, Jenica Atwin, ont préféré s’abstenir.
«Il est navrant que les partis fédéralistes ne soient pas au diapason de leur population et qu’ils préfèrent rester attachés à de coûteux symboles, plutôt que de saisir l’opportunité de moderniser le système politique canadien», s’est désolé par communiqué le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet.
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Le NPD divisé
La tenue du vote a permis de révéler l’étendue réelle du soutien à la monarchie à l’intérieur du NPD. Le chef Jagmeet Singh maintenait un certain flou sur la position de son parti, sachant que le caucus est divisé sur la question.
Au final, de nombreux néodémocrates ont décidé de se ranger du côté de la position antimonarchiste, dont le Québécois Alexandre Boulerice.
Nombre d’élus autochtones du NPD ont aussi décidé de voter pour couper les ponts avec la monarchie britannique, incluant Leah Gazan, Blake Desjarlais et Lori Idlout, élue de la circonscription de Nunavut.
Une semaine de vigoureux débats
Le vote met un terme à un vigoureux débat qui s’est entamé vers la fin de la semaine dernière, alors que les députés de Québec solidaire puis ceux du Parti québécois ont décidé de renier le serment au Roi lors de leur assermentation à l’Assemblée nationale.
Le Bloc a transposé le débat à Ottawa, où il a rencontré un mélange de résistance et d’indifférence.
Après avoir affirmé que son propre serment n’était pas sincère, Yves-François Blanchet s’est vu attaqué par des libéraux qui ont demandé au président de la Chambre de se prononcer sur sa légitimité au Parlement.
Le premier ministre Justin Trudeau a voulu clore le dossier, mercredi, en assurant que M. Blanchet pourrait continuer à siéger. «On ne va pas passer beaucoup de temps à débattre de ça. Le Bloc est toujours intéressé à des chicanes», a-t-il dit.