Le Canada s’engage à dépenser encore plus en défense

Guillaume St-Pierre
OTTAWA | Après avoir annoncé une hausse importante des dépenses militaires récemment, Mark Carney s’est engagé à doubler la mise afin de respecter la nouvelle cible de l’OTAN de 5% d’ici 2035, que ses membres ont approuvée mercredi.
Cette promesse coûtera 150 G$ annuellement, a soutenu M. Carney dans une entrevue donnée plus tôt cette semaine à CNN dans le cadre du sommet de l’OTAN, qui se déroulait aux Pays-Bas.
Il s’agit de la hausse la plus marquée depuis la Seconde Guerre mondiale.
«Le monde est de plus en plus dangereux et divisé, le système international fondé sur des règles est soumis à des pressions sans précédent et les conflits mondiaux sont de plus en plus fréquents et imprévisibles. Face à cette situation, le Canada et ses Alliés renforcent leurs capacités de défense afin d’accroître notre sécurité collective», lit-on dans un communiqué de presse publié par le bureau du premier ministre mercredi.
Mark Carney venait d’annoncer, plus tôt en juin, que le Canada dépenserait 2% de son PIB en dépenses militaires dès cette année, soit plus de 9 G$ supplémentaires par rapport à l’ancien plan.
Or, cette cible est déjà désuète, les pays européens membres de l’OTAN ayant décidé mercredi d’atteindre les 5% d’ici 2035 pour rebâtir leurs capacités militaires.
Le président américain, Donald Trump, a souligné une «grande victoire», lui qui pressait depuis de nombreuses années les membres de l’OTAN à investir massivement en défense dans le but de moins dépendre des États-Unis.
La nouvelle cible de 5% se divise en deux, soit 3,5% en dépenses militaires directes et 1,5% pour de nouveaux aéroports, des ports ou encore des infrastructures de télécommunications.
Le nouvel argent ne sera pas uniquement dédié au matériel militaire et aux armes, mais des montants importants iront dans la construction d’infrastructures, comme des ports et des aéroports.
«Le Canada a déjà une grande capacité industrielle, mais cela augmentera de façon significative», a indiqué Mark Carney en conférence de presse à La Haye, aux Pays-Bas.
–Avec la collaboration de Raphaël Pirro