Le Canada n’écarte pas d’envoyer plus de soldats en Europe


Dominique Lelièvre
Le Canada pourrait envoyer davantage de soldats en Europe de l’Est si la situation le requiert, selon la ministre Mélanie Joly.
De passage à la Citadelle de Québec pour rencontrer ses homologues des pays baltes, la ministre des Affaires étrangères a rappelé que 3400 soldats canadiens sont «en réserve», dont plusieurs sont basés près de Québec.
«Donc, si l’OTAN a besoin d’une plus grande présence canadienne, on le sait que l’OTAN a à sa disposition 3400 soldats. Et pourquoi c’est pertinent pour les gens d’ici à Québec, c’est que plusieurs de ces soldats viennent de [la base militaire de] Valcartier», a affirmé Mme Joly lors d’une conférence de presse conjointe avec les représentants de l’Estonie, de la Lituanie et de la Lettonie.
Il n’est toutefois pas question d’envoyer des troupes en Ukraine.
Selon les Forces armées canadiennes (FAC), 495 militaires de Valcartier sont actuellement déployés en Lettonie et ailleurs en Europe dans le cadre de la mission de dissuasion «REASSURANCE».
D’ici l’automne, la plupart devraient être rentrés au pays et seront remplacés par des effectifs venant d’autres régiments afin de maintenir la présence canadienne.
Important déploiement
Environ 1300 membres des FAC sont en sol lettonien à l’heure actuelle ce qui fait de «REASSURANCE» le plus important déploiement militaire canadien à l’international en ce moment.
La secrétaire parlementaire du ministère des Affaires étrangères de la Lettonie, Zanda Kalniņa-Lukaševica, a souligné la «gratitude» de son peuple envers le Canada pour son soutien.
«L’agression de la Russie contre l’Ukraine a radicalement changé la situation mondiale», a-t-elle ajouté.
Les discussions des diplomates ont porté sur la coordination des efforts pour répondre à l’invasion russe en Ukraine, assurer la «sécurité collective» et prévenir des crises énergétique et alimentaire découlant du conflit.
«Nous mettons un maximum de pression également sur le régime de Poutine en lui imposant de sévères sanctions et nous avons un impact indéniable», a assuré Mme Joly.
Des manœuvres chinoises inquiètent
Dans un autre dossier, la ministre Joly s’est dite «extrêmement préoccupée» par des manœuvres récentes d’aéronefs chinois qui, selon l’armée canadienne, auraient mis en danger la sécurité de certains de ses équipages.
«C’est sûr que c’est une question que je vais soulever parce que je suis extrêmement préoccupée par la question», a affirmé Mme Joly, parlant d’un «geste qui est significatif», mais évitant de qualifier le tout d’agression.
Les incidents auraient eu lieu entre le 26 avril et le 26 mai 2022 dans le cadre d’opérations de surveillance pour prévenir le contournement par la Corée du Nord de sanctions internationales.
Dans certains cas, affirment les FAC, des avions de patrouille ont dû modifier rapidement leur propre trajectoire pour éviter une collision potentielle.
De telles «interactions» dans l’espace aérien international seraient «de plus en plus fréquentes», selon un communiqué des FAC publié mercredi.