Le Canada était le «pays de prédilection» de Jules Verne
Une exposition présente les romans canadiens d’un des auteurs français les plus lus


Mathieu-Robert Sauvé
Une exposition à l’Université de Montréal propose de plonger dans le Canada de Jules Verne, un pays que l’écrivain français adorait.
Ned Land, le héros de Vingt mille lieux sous les mers, de Jules Verne, est un petit gars de Québec. À 40 ans, il est devenu «un homme de grande taille – plus de six pieds anglais –, vigoureusement bâti, l’air grave, peu communicatif, violent parfois, et très rageur quand on le contrariait», décrit son créateur qui a écrit trois romans dont l’action se passe au Canada.

«Jules Verne avait une très bonne connaissance du Canada qu’il décrivait comme son pays de prédilection», explique au Journal le professeur Maxime Prévost, de l’Université d’Ottawa, qui a prêté plusieurs pièces au Service des livres rares et des collections spéciales de l’Université de Montréal pour l’exposition Le Canada de Jules Verne , lancée au début de février. Il est commissaire de l’événement avec Guillaume Pinson et Isa Slivance.

24h au Canada
On ne peut pas dire que Verne n’a jamais mis les pieds au Canada puisqu’il a séjourné aux Chutes du Niagara lors d’un voyage aux États-Unis. Mais son escale a duré tout juste 24 heures.

En plus d’avoir lu des romans d’aventures comme Le dernier des Mohicans et Œil de Faucon, sa connaissance du territoire s’appuyait sur une connaissance livresque. «Il allait quotidiennement éplucher les journaux et magazines de tous les coins du monde à la bibliothèque d’Amiens, où il passait plusieurs heures par jour», reprend M. Prévost.

Verne prétendait qu’il n’avait pas le temps de voyager s’il voulait se consacrer à son œuvre littéraire. On sait qu’il a compulsé l’Histoire du Canada de François Xavier Garneau pour son roman sur les Patriotes, Famille sans-nom. D’autres historiens l’influenceront et il mettra beaucoup de soin à intégrer les Premières Nations dans ses œuvres.

Livre d’art
Le pays des fourrures, qui a pour thème le commerce des peaux en Nouvelle-France et Le volcan d’or, la recherche de fortune à la fin du 19e siècle, complètent la trilogie canadienne de Verne, ce dernier titre publié à titre posthume.

L’exposition présente une sélection d’œuvres littéraires et d’illustrations à laquelle on a ajouté la production de l’artiste visuelle Isa Slivance qui s’en est inspirée pour créer une œuvre intitulée Hummocks, pépites & liberté.
On peut voir l’exposition gratuitement au quatrième étage de la Bibliothèque des livres rares et des collections spéciales de l’Université de Montréal jusqu’au 28 juillet prochain.