Haïti: le Canada et les É-U prêts pour «différents scénarios», dit Trudeau

Raphaël Pirro | Agence QMI
Sans dire que le Canada se préparait à une intervention en Haïti, Justin Trudeau a affirmé que le pays, de concert avec les États-Unis, se préparait pour «différents scénarios» advenant une «dégringolade» de la situation politique déjà «désolante» et «déplorable».
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«Nous savons qu’il y a toujours une possibilité que ça s’améliore, mais aussi des possibilités que ça dégringole, que la situation s’empire, et à ce niveau-là, on est en train de discuter avec nos partenaires dans les Caraïbes, mais aussi les États-Unis et d’autres sur quel genre de scénario et quel genre d’intervention pourraient être un jour nécessaire», a déclaré M. Trudeau en conférence de presse mercredi.
Son intervention survenait lors de la toute dernière journée du Sommet des «tres amigos» qui se tenait à Mexico dans les derniers jours.
Avec ses homologues Joe Biden et Andre Manuel Lopez Obrador, le premier ministre a pu discuter en personne de la crise politique et sécuritaire en Haïti, qui ne se résorbe pas malgré les missions diplomatiques du Canada et des Nations Unies.
Quelques instants après la conférence de presse, les ministères des Affaires étrangères et de la Défense ont publié un communiqué informant que des véhicules blindés avaient été acheminés en Haïti, qui en a fait l’achat.
Les véhicules blindés ont été livrés mercredi par un avion militaire canadien, avant d’être transférés au directeur général de la Police nationale d’Haïti, à Port-au-Prince.
Il s’agit de la deuxième livraison de véhicules blindés, la première ayant eu lieu au mois d‘octobre dernier.
M. Trudeau a rappelé que des sanctions avaient été portées contre 13 membres de l’élite haïtienne, personnes que le premier ministre accuse d’être à l’origine de l’instabilité du pays.
Un «suivi» dans l’affaire McKinsey
Justin Trudeau a aussi promis qu’il ferait un «suivi» auprès de ses ministres à l’Approvisionnement et au Conseil du Trésor pour mieux comprendre les tenants et aboutissants des affaires conclues avec la firme d’expert-conseil McKinsey & Company.
Il demandera notamment à ses ministres Mona Fortier et Helena Jazcek «de regarder attentivement les chiffres» et de «regarder les circonstances qu’on apprend dans les nouvelles» afin de savoir si «ça a été fait de la bonne façon ou si on a besoin de modifier ou de changer les règles».
Les partis d’opposition ont l’intention de déclencher une enquête en comité parlementaire pour mieux comprendre le rôle que joue la firme de consultation internationale dans l’édification de politiques du gouvernement.
Rappelons que Radio-Canada a révélé la semaine dernière que le gouvernement de Justin Trudeau avait déboursé 66 millions $ en frais de consultation avec la firme McKinsey. Certains contrats auraient été accordés sans appel d’offres.