Publicité
L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

Le Canada et l'Inde renouent lors du G7 et vont nommer de nouveaux ambassadeurs

Partager

AFP

2025-06-18T00:26:53Z
Partager

Le Canada et l'Inde ont renoué les liens mardi et annoncé que de nouveaux ambassadeurs seraient nommés, tournant la page sur une querelle diplomatique profonde qui dure depuis deux ans.

• À lire aussi: Modi invité au G7, l'occasion d'une relance des liens Inde-Canada

• À lire aussi: Guerre tarifaire: le Canada s’en tire mieux que les autres pays

Le premier ministre indien Narendra Modi s'est rendu au Canada à l'invitation du nouveau Premier ministre canadien Mark Carney pour participer comme invité au sommet du G7 qui se tenait jusqu'à mardi dans les Rocheuses.

Après une rencontre bilatérale, les deux dirigeants ont annoncé qu'ils souhaitaient de nouveaux ambassadeurs «en vue de rétablir des services réguliers pour les citoyens et les entreprises des deux pays», a déclaré le gouvernement canadien dans un communiqué.

Photo AFP
Photo AFP

Les relations tendues entre les deux pays avaient touché le fond à l'automne lorsque le prédécesseur de M. Carney, Justin Trudeau, avait accusé l'Inde d'être impliquée dans le meurtre en 2023 sur son sol d'un séparatiste sikh naturalisé canadien. New Delhi avait qualifié ces accusations d'«absurdes».

Les deux pays avaient ensuite ordonné l'expulsion réciproque de leurs ambassadeurs et réduit leur relation commerciale.

Mardi, le premier ministre indien a estimé que la «relation entre l'Inde et le Canada était très importante à bien des égards».

Publicité

Photo AFP
Photo AFP

«Le premier ministre Carney et moi-même sommes impatients de travailler en étroite collaboration pour donner un nouvel élan à l'amitié entre l'Inde et le Canada», a ensuite indiqué Narendra Modi sur X, évoquant de possibles collaborations dans le domaine du commerce, de l'énergie ou des minerais critiques.

La décision de Mark Carney d'inviter M. Modi pour le G7 a provoqué une levée de boucliers de la part de la communauté sikhe canadienne, qui est la plus importante au monde au-dehors de l'Inde et représente 2 % de la population canadienne.

Mais pour le premier ministre canadien, l'invitation faite à Narendra Modi était une évidence économique. «Le G7 prévoit des discussions importantes sur la sécurité énergétique, le numérique, les matières premières. Certains pays doivent être à notre table pour ces discussions», a détaillé M. Carney.

Sur le point de ravir au Japon le rang de quatrième économie mondiale, le pays le plus peuplé de la planète — avec près de 1,5 milliard d'habitants — avait déjà été invité au sommet des dirigeants des principales économies occidentales.

Pendant leur rencontre, M. Carney a déclaré que c'était un «grand honneur» d'accueillir M. Modi, faisant toutefois une brève allusion à l'origine de leur brouille en parlant de «répression transnationale».

Le Canada compte un grand nombre de militants favorables à un État sikh indépendant appelé le Khalistan.

Le mouvement séparatiste qui milite pour cet état remonte à l'indépendance du sous-continent indien obtenue du Royaume-Uni en 1947 dans un contexte de partition sanglante selon des critères religieux.

Ces séparatistes sont devenus un sujet majeur de discorde entre l'Inde et les pays à forte minorité sikhe. New Delhi réclame la répression de ce mouvement, interdit en Inde, et dont il accuse les leaders de «terrorisme».

Publicité
Publicité