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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

Le Canada doit trouver de nouveaux moyens d’exprimer sa souveraineté

Photo Getty Images via AFP
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Photo portrait de Marc-André Leclerc

Marc-André Leclerc

2025-05-29T04:00:00Z
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C’était censé être un geste fort. Une démonstration de souveraineté. Une preuve que le Canada sait encore faire vibrer ses symboles.

L’idée, soufflée par Mark Carney lui-même, était claire: inviter le roi Charles III au pays pour incarner, à sa manière, l’autonomie canadienne.

Rien de moins...

Alors, la venue du roi devait marquer l’attachement du Canada à ses institutions, à sa tradition parlementaire, à ce lien unique entre monarchie et démocratie. Elle devait rappeler que le roi du Canada n’est pas un souverain étranger, mais une figure enracinée dans notre Constitution.

Beau projet... en théorie.

Un symbole vide

La stratégie politique de Mark Carney avait quelque chose de plus ou moins subtil: pendant que Donald Trump galvanise ses troupes à coups de slogans, lui voulait opposer à cette tempête populiste une image de stabilité — le roi, le Commonwealth, l’institution.

Mais dans un pays où la monarchie ne fait plus battre les cœurs de la majorité, la visite du roi Charles III a laissé un arrière-goût.

Le gouvernement fédéral voulait montrer la souveraineté du Canada. Mais en faisant appel à un monarque étranger, même constitutionnel, on a surtout rappelé que cette souveraineté reste inachevée.

Décalage

La vraie souveraineté, aujourd’hui, ne se joue plus dans les symboles.

Elle se gagne dans l’économie, l’environnement, la technologie et les alliances internationales.

Alors, pourquoi s’accrocher à la monarchie?

Il faut avoir le courage de nommer les choses. Si le Canada veut affirmer sa souveraineté, ce n’est pas avec une couronne sur la tête d’un roi lointain qu’il y parviendra, mais avec une vision politique étrangère assumée, moderne et indépendante.

Charles III n’est pas l’avenir. Il n’est même plus vraiment le présent.

Il fut un temps où la venue d’un roi électrisait les foules. Aujourd’hui, elle souligne surtout l’écart entre les institutions que nous perpétuons... et le pays que nous aspirons à devenir.

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