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L'article provient de Le Journal de Québec
Transports

Travaux sur le pont Pierre-Laporte: le calme avant la tempête?

Les usagers du réseau routier restent sur le qui-vive après le premier jour des travaux sur le pont Laporte

Photo d'archives Stevens Leblanc
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Elsa Iskander, Diane Tremblay et Nicolas Saillant

2021-06-29T04:00:00Z
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Le réseau routier de la région de Québec a tenu le coup hier, lors du jour 1 des travaux sur le pont Pierre-Laporte. Bien que la circulation ait été en général assez fluide, il reste que les employeurs et les usagers sont sur le qui-vive devant le congé de la fête du Canada et le début des vacances estivales pour plusieurs, ce qui entraînera inévitablement de nombreux déplacements sur la route. Le véritable test pourrait donc avoir lieu au cours des prochains jours. La patience sera de mise. 

• À lire aussi: Travaux majeurs sur le pont Pierre-Laporte: la circulation encore plus fluide qu'à l'habitude

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Plus d’ambulanciers prêts à répondre  

Parmi les mesures mises en place, la Coopérative des techniciens ambulanciers du Québec (CTAQ) a ajouté des effectifs sur la route.

« Contrairement aux attentes, c’était très fluide ce matin. Tout le monde est arrivé à l’heure frais et dispos. Je n’en reviens pas de voir la fluidité de la circulation, mais je ne suis pas certain que c’est représentatif de ce qu’on va voir au cours des prochains jours », a affirmé Jean-François Roy, directeur régional adjoint à la CTAQ.

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L’organisme a prévu le coup. Jusqu’à quatre ambulances additionnelles seront déployées sur le territoire. La CTAQ a également réservé des chambres d’hôtel pour le personnel de la Rive-Sud qui travaille à Québec. Elle assure par ailleurs que les employés qui arrivent à l’avance sur leur horaire, pour éviter la congestion, seront dédommagés.

Du côté de la Ville de Lévis, on a ajouté 30 policiers et 15 pompiers supplémentaires en service hier pour pallier les retards que la circulation aurait pu causer aux interventions d’urgence.

Vivre dans son motorisé  

Photo Diane Tremblay
Photo Diane Tremblay

Pour les deux prochaines semaines, François Laforest compte se tenir le plus loin possible du pont Pierre-Laporte. Non pas qu’il soit en vacances, bien au contraire. Il dormira dans son Safari Condo sur des terrains de camping de la rive sud et le jour, il se rendra au travail à Lévis avec son motorisé. 

« Le linge est propre et les frigos sont remplis. J’ai mon vélo de montagne et je suis prêt à pratiquer mes activités préférées », a-t-il lancé.  

Ce résident de Limoilou, qui est représentant commercial et associé pour le fabricant de roulottes et de motorisés Safari Condo, veut à tout prix éviter les embouteillages. 

« C’était non négociable. J’ai l’avantage d’avoir un motorisé. Quand j’ai entendu parler des embouteillages, ç’a été un réflexe naturel de dire : “je vais aller passer deux semaines sur la rive sud”. Pour moi, ce n’est pas contraignant. Au contraire, ça représente plus de liberté. »

Déménager chez ses proches pendant les travaux  

Photo courtoisie
Photo courtoisie

Pour Caroline Lambert, qui fait l’aller-retour entre Saint-Agapit et Québec pour son travail en physiothérapie, la meilleure solution pour éviter d’être prise dans le trafic était de déménager temporairement chez ses deux filles étudiantes qui restent à Sainte-Foy. Elles cohabiteront ainsi pendant une dizaine de jours.

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« Ça fait 24 ans que je voyage de la région de Lotbinière à la région de L’Ancienne-Lorette pour mon travail, dit-elle, et je n’ai jamais vu ça de réduire la circulation à une voie dans chaque direction » durant la journée, confie Mme Lambert. Il y a quelques semaines, le trajet lui a pris 1 h 30, soit le double du temps habituel, alors que seulement deux voies étaient ouvertes en raison d’un accident. Mme Lambert, qui ne souhaitait pas répéter l’expérience, estime avoir pris la bonne décision. « Ce matin, ça m’a pris 15 minutes pour me rendre au travail, c’était merveilleux ! Je pense que je vais améliorer mon sort pour les 10 prochains jours », lance-t-elle. De plus, cela lui permet de passer du temps avec sa famille et de profiter des attraits de la ville de Québec.

« Pas sortis de l’auberge »  

Photo d'archives, Stevens LeBlanc
Photo d'archives, Stevens LeBlanc

Bien heureux que les gens aient choisi de rester à la maison pour cette première journée de travaux, le milieu du camionnage craint toujours les répercussions du mégachantier dans les trois ou quatre prochains jours. « On n’est pas sortis de l’auberge », dit Pierre Dolbec (photo), de la Corporation des parcs industriels. « On ne peut pas se baser sur le trafic [d’hier] matin. Tant mieux s’il y a moins d’impact, mais on serait surpris. » Chez Groupe Bernières, on craint également la deuxième phase des travaux. D’ailleurs, les camionneurs ont l’« ordre » de passer par l’A-40, expliquait le vice-président Karl Mc Lellan. L’entreprise qui livre de la nourriture fraîche sur la Côte-Nord, notamment, rappelle qu’un bouchon de circulation signifierait une livraison aux deux jours plutôt que quotidienne.

Près de 800 camions passent sur le pont Laporte tous les jours. « Le transport ne prend pas de vacances », rappelle M. Dolbec. 

De la première à la dernière... boîte !  

Photo Diane Tremblay
Photo Diane Tremblay

Pour Alain Caouette, qui livre des médicaments pour McKesson Canada, la journée n’est pas finie tant que la dernière boîte n’est pas livrée. 

« Pour l’instant, c’est pas si pire que ça. C’est la première journée. On verra ce que ça va donner les autres journées », a confié M. Caouette. 

Tout va dépendre, selon lui, des habitudes que les automobilistes vont adopter. 

« Je n’ai pas de plan B. Si les scénarios anticipés se réalisent, ça va nous faire de longues journées. Pour l’instant, ça va bien. Ce qu’on a à livrer, il faut le livrer. On n’a pas le choix. Ce sont des médicaments », a dit M. Caouette. 

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