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L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

Le «Bye bye» est-il vital pour Radio-Canada?

Photo Agence QMI, MARIO BEAUREGARD
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Photo portrait de Guy Fournier

Guy Fournier

2025-03-12T23:00:00Z
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Voilà la question existentielle que doit se poser la nouvelle PDG de Radio-Canada.

C’est évident que Marie-Philippe Bouchard sera influencée par ses 29 ans passés dans la communauté radio-canadienne. Durant ces années, le Bye bye fut le navire amiral du réseau français, l’étendard que la direction n’a cessé de brandir comme preuve des succès d’écoute dont elle se pète les bretelles à chaque occasion.

Pour les vieux habitués du «canal 2», la décision d’abandonner le Bye bye sera aussi déchirante que le fut pour les fidèles du «canal 6» celle de mettre fin à Hockey Night in Canada. Le réseau anglais ne s’y résigna pas, d’ailleurs, offrant sur un plateau d’argent la soirée du samedi à Rogers afin que Hockey Night survive.

Belle occasion de réfléchir

Même s’il est impossible de connaître le coût d’une émission de Radio-Canada tant la comptabilité y est complexe et sibylline, le Bye bye est sans doute l’émission spéciale la plus coûteuse. Peut-être celle qui rapporte le plus aussi, allez donc savoir! La décision de Simon-Olivier Fecteau de ne pas revenir à la barre fournit à la direction une belle occasion de réfléchir à l’avenir du Bye bye.

C’est tout à l’honneur de Fecteau d’avoir compris que lui et son équipe avaient fait le tour du jardin. M. Fecteau mérite toutes nos félicitations pour avoir renouvelé le concept du Bye bye et l’avoir mené à de tels sommets. Mais sa décision oblige la direction de la SRC à décider si elle poursuit la «tradition», un problème encore plus difficile à résoudre que le choix d’une nouvelle équipe.

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Le «plan» de St-Onge

Marie-Philippe Bouchard faisait partie du «comité d’experts» composé in extremis par la ministre Pascale St-Onge pour examiner le mandat de Radio-Canada. Comme Mme St-Onge a décidé de ne pas se représenter aux prochaines élections et qu’on a prorogé la session abruptement, la ministre a dévoilé les grandes lignes de son plan dans l’espoir qu’il pourrait inspirer son successeur et le parti qui sera au pouvoir. Son plan implique, notamment, que CBC/Radio-Canada cesse enfin de concurrencer les diffuseurs publics et qu’on abandonne sur-le-champ la publicité en information et, graduellement, dans toutes les émissions.

Même s’il est évident qu’un diffuseur privé pourrait prendre la relève du Bye bye, ses concepteurs et ses artistes étant des pigistes ne faisant pas partie du personnel de la société d’État, je soupçonne que ni TVA ni Noovo n’y aspirent, les coûts de production d’une émission pareille étant trop élevés.

Il incombe donc à Mme Bouchard de décider si une émission comme le Bye bye est vitale et fait toujours partie de la «mission» d’un diffuseur public. C’est d’ailleurs parce qu’elle croyait à l’expertise de Mme Bouchard en télévision publique que Pascale St-Onge a fait des pieds et des mains pour la faire nommer PDG de CBC/Radio-Canada.

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