Le boycottage contre Amazon et les produits américains cause des perturbations à des entreprises québécoises
Des commerçants se servent du géant américain du commerce en ligne pour obtenir de la visibilité
Louis Deschênes
La volonté de boycotter Amazon et les produits américains nuit à des commerçants québécois qui se sont tournés vers la plateforme américaine après le flop du Panier bleu.
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«En visant les produits américains, nous risquons de sacrifier nos commerces locaux, les mêmes qui soutiennent nos communautés», affirme Steve Whitty, propriétaire de Piscine Aide.
Depuis le 1er février, celui qui est distributeur de produits pour les spas et les piscines a vu ses ventes baisser de 9% sur Amazon comparativement à la même période l’an dernier.
Pour l’instant, ce n’est pas catastrophique, mais M. Whitty appréhende avec inquiétude la période forte des ventes qui s’amorcera dès la fin mars.
Surtout que dans son domaine, les principaux produits comme le chlore, les pompes et la plomberie proviennent des États-Unis.
Le commerçant de Saint-Bruno comprend très bien la réaction des consommateurs qui sont en furie contre la fermeture des entrepôts d’Amazon au Québec et la guerre commerciale lancée par le président américain Donald Trump.
Toutefois, il souhaite sensibiliser sa clientèle qui se rend en magasin et sur le web.
«Les achats pour la saison 2025 ont été effectués en septembre dernier. Nous avons des stocks à écouler et à payer. Si le boycottage est appliqué de manière catégorique, c’est la survie même de nos commerces qui est en jeu», prévient-il.
Ventes au Canada
Pour le copropriétaire de Jeux Face4 Joël Legrand, les perturbations sont complètement différentes mais bien présentes puisque Amazon lui offre une opportunité de faire valoir ses produits.
La jeune entreprise, qui offre une gamme de jeux de société et de jeux éducatifs dans plusieurs langues, fait une percée sur le marché canadien, notamment grâce à la visibilité qu’elle obtient sur Amazon.
Cela dit, M. Legrand s’interroge sur les méthodes cavalières de l’administration Trump et du géant américain.
«Ce n’est pas facile dans ce contexte politique. C’est entre [nos] valeurs et l’aspect plus business. Amazon est très populaire au Canada», confie-t-il.
«C’est sûr qu’on est en réflexion. [Nous avons des] projets d’expansion, mais il faut réfléchir à comment on va le[s] faire», ajoute l’homme d’affaires, fier de ses jeux fabriqués au Québec.
Partenariat avec Québec
En février 2024, Amazon annonçait un partenariat avec Les Produits du Québec, l’OBNL financé par le ministère de l’Économie qui permet de certifier l’origine des produits québécois.
Des outils de navigation ont alors été lancés sur le site américain afin de mettre en valeur les entreprises et les produits d’ici.
«Amazon, c’est de la visibilité, une façon de rendre nos entreprises plus visibles. Notre page permet à des entreprises d’ici de se différencier, cet argument tient la route malgré tout», souligne Elfi Morin, directrice générale de l’OBNL.
Cette dernière confirme que 40 entreprises sur 210 certifiées par son organisation vendent sur Amazon.
«Aucune des 40 entreprises adhérentes qui vendent actuellement sur Amazon ne nous a signalé qu’elles allaient arrêter de le faire.»
Investissement Québec
Six mois après le début de la pandémie, en 2020, Investissement Québec (IQ) aidait déjà Amazon à se trouver des fournisseurs québécois.
C’était l’époque du ministre Pierre Fitzgibbon, qui nous a aussi donné le Panier bleu.
Ce site est devenu transactionnel en 2022 avant de mourir en 2024, quatre jours après l’annonce par Amazon de son partenariat avec Les Produits du Québec.
– Avec la collaboration de Julien McEvoy
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