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L'article provient de Le Journal de Québec

«C’est du casse-tête intense»: le bordel à la SAAQ fait des dégâts jusque dans les hôtels

De jeunes travailleurs forcés de s’absenter ou encore de modifier leurs horaires

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Photo portrait de Francis Halin

Francis Halin

2023-03-15T04:00:00Z
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Une propriétaire d’hôtels a de la misère à faire rentrer ses jeunes au travail parce qu’ils n’arrivent pas à obtenir leur permis de conduire de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ).

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«C’est du casse-tête intense», lance au Journal Geneviève Milot, propriétaire du Quality Suites Drummondville et du Quality Inn & Suites de Lévis.

Photo fournie par Geneviève Milot
Photo fournie par Geneviève Milot

La semaine dernière, Le Journal rapportait que des camionneurs craignaient de ne pas pouvoir aller travailler aux États-Unis faute de papiers.

Or, dans le monde de l’hôtellerie, on pointe aussi du doigt d’autres dommages collatéraux de la crise actuelle à la SAAQ.

Impacts concrets

Propriétaire de deux hôtels, qui figurent parmi les meilleurs de l’enseigne Quality au pays, Geneviève Milot dit subir les impacts du bordel à la SAAQ.

Sur sa soixantaine d’employés, la femme d’affaires a une quinzaine de jeunes qui en sont à leur première expérience de travail. 

Or, en ce moment, beaucoup ont du mal à se trouver un rendez-vous pour faire leur test de conduite afin d’obtenir leur fameux permis de conduire.

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«J’ai cinq jeunes qui essayent de toutes les façons possibles d’aller dans des SAAQ dans d’autres régions pour avoir un rendez-vous pour leur examen, mais malgré cela, ils n’y arrivent pas», regrette Geneviève Milot.

À la Chambre de commerce et d’industrie du Cœur-du-Québec (CCICQ), son vice-président, Philippe Dumas, note les efforts de la SAAQ, mais reconnaît que d’autres gestes pourraient être nécessaires si la crise s’étire.

«Le 90 jours [jours de plus pour renouveler son permis] était une mesure nécessaire à mettre en place. Si ça ne se règle pas, il va falloir continuer à s’adapter», partage-t-il.

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Les parents écopent

Pendant ce temps, pour Geneviève Milot, le problème reste entier et ce sont les parents de ses jeunes employés qui en font les frais.

«Les parents sont pris pour jouer dans leur propre horaire pour pouvoir aller les reconduire», poursuit-elle.

Ces derniers jours, le phénomène est tel que des employés ont carrément demandé des modifications à leur horaire afin d’arriver à se rendre au boulot.

«Les gens demandent des changements dans leur horaire parce qu’ils n’ont personne pour aller les reconduire», conclut-elle.

La SAAQ se défend

Jointe par Le Journal, hier, la SAAQ s’est défendue en disant que la situation n’avait rien à voir avec les problèmes informatiques actuels.  

«Chaque année, il y a des périodes avec plus de demandes, alors les grilles horaires se remplissent plus rapidement. Ça peut varier d’une région à l’autre», a conclu le porte-parole de la SAAQ. Gino Desrosiers.

– Avec la collaboration de Valérie Lesage


Pas moins de 40 000 personnes travaillent dans le secteur hôtelier québécois , selon les données de l’Association Hôtellerie du Québec.

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