Le Bloc craint «un déséquilibre» dans le monde des médias si les libéraux «garrochent» 150 M$ sans condition à Radio-Canada


Jean-Philippe Guilbault
Le chef du Bloc Québécois, Yves-François Blanchet, a émis des réserves quant à la promesse libérale de bonifier sans condition de 150 millions $ le financement de CBC/Radio-Canada , ce qui pourrait mener selon lui à un «déséquilibre» avec les médias privés.
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Pour M. Blanchet, cette promesse faite par Mark Carney la semaine dernièreest bien moins complète que le plan proposé par l’ex-ministre du Patrimoine Pascale St-Onge qui a depuis quitté la politique fédérale.
«Le chef libéral promet fort simplement de garrocher 150 millions sur la table sans condition pour Radio-Canada, ce qui peut créer simplement un énorme déséquilibre [...] en allant concurrencer les [diffuseurs] privés malgré son mandat qui est différent», a déploré Yves-François Blanchet lors d’un point de presse lundi à Montréal.
Selon lui, la publicité devrait notamment être exclue des émissions d’information du diffuseur public, le contenu produit par Radio-Canada devrait également être diffusé gratuitement «puisque déjà subventionné».
Le plan de l’ex-ministre St-Onge suggérait également d’enchâsser le financement de la société d’État dans une loi pour le retirer des aléas des campagnes électorales.
Un «sommet» sur les médias
M. Blanchet a appelé à une «réflexion majeure» sur la crise des médias canadiens alimentée par le «piratage systématisé par des géants de l’internet américains».
Le Bloc propose donc l’organisation d’un «sommet» sur les médias.
«Il faut que ça soit rapide, a sommé le chef bloquiste. Le gouvernement fédéral, quel qu’il soit, doit assumer sa responsabilité d’appeler tous les joueurs autour de la table pour un exercice qui devra mener à des conclusions et à des démarches concrètes.»
La formation québécoise se montre même prête à organiser un tel sommet, avec ou sans les libéraux et les conservateurs, «avec toute l’envergure que ça commande».