De nombreux impacts du troisième lien dévoilés

Congestion, pertes de milieux naturels, nuisances pour le voisinage, diminution de la qualité de vie des résidents à proximité, expropriations: les nombreux impacts de la construction d’un troisième lien Québec-Lévis ont été dévoilés dans un avis que la ministre des Transports a soumis pour l’évaluation environnementale du projet dont on ne connaît ni le tracé précis ni le budget cible.

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Le dépôt de l’avis de projet précède l’évaluation des impacts environnementaux qu’effectuera le ministère de l’Environnement et les travaux du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE). C’est la ministre québécoise des Transports, Geneviève Guilbault, qui a déposé cet avis jeudi.

Dans le document de 15 pages, on décline les nombreux impacts potentiels du projet pour ses phases de planification, de construction et d’opération. Dans sa «description des principaux impacts appréhendés du projet sur le milieu récepteur», on note notamment une «diminution de la qualité de vie des résidents à proximité du NLI [nouveau lien interrives] par la détérioration du climat sonore et une diminution potentielle de la qualité de l’air» (voir tableau).

Les impacts se feront sentir sur les deux rives. «Le corridor est situé dans une zone fortement urbanisée», lit-on. «La réalisation du projet pourrait nécessiter des interventions importantes sur le réseau routier local aux points de raccordement entre le nouveau lien et le réseau existant ainsi que sur les infrastructures d’utilité publique. Parmi les travaux prévus, on compte notamment: la construction d’ouvrages pour traverser la rivière Saint-Charles si le scénario dans l’axe du boulevard Pierre-Bertrand était retenu, le réaménagement d’artères municipales et le déplacement de lignes à haute tension d’Hydro-Québec», entre autres.

L’implantation affectera aussi les milieux humides. Plusieurs espèces fauniques et floristiques sont présentes dans la zone d’étude du projet, dont des espèces protégées. Le document note aussi que le «secteur [est] riche en paysage et en patrimoine bâti et naturel», dont le site patrimonial de Sillery, la maison des Jésuites, la promenade Samuel-De Champlain, la ferme de Jean-Charles Chapais, le Vieux-Québec, le cap Diamant, le fleuve Saint-Laurent, etc. «Plusieurs sites sont reconnus au niveau local, national, voire international.»

Emplacement précisé

Le document confirme aussi que le troisième lien va «émerger près de la marina de Sillery. À cet endroit, il déboucherait sur un pont surplombant la voie ferrée existante et le boulevard Champlain, permettant ainsi la traversée du fleuve Saint-Laurent vers la rive sud. Le tunnel et le pont seraient directement reliés par une structure en hauteur».

Des détails ont aussi été précisés en ce qui concerne la jonction possible avec Pierre-Bertrand. On envisage une sortie de tunnel «entre la rue Marie-de-l’Incarnation et l’avenue Saint-Sacrement, au sud du boulevard Charest». On évoque d’autres scénarios d’un raccordement avec Charest ou Hamel. Le boulevard Pierre-Bertrand pourrait faire l’objet d’un réaménagement afin de permettre la circulation locale, indique le ministère.

Dans un communiqué publié au moment du dépôt, la ministre Guilbault soutient qu’il s’agit d’une «avancée significative dans la planification de ce projet d’envergure, qui jouera un rôle important dans le développement de la région pour les générations futures» et que «cette procédure confirme que le projet évolue de manière concrète, efficace et responsable».

Le public sera prochainement invité à participer à une consultation en ligne.

Le gouvernement prévoit de dévoiler le tracé précis du troisième lien et le budget cible cet automne. En juin dernier, M^me Guilbault a dévoilé le corridor du pont-tunnel dans l’axe du chemin des Îles, à Lévis, jusqu’à Lebourgneuf, par Robert-Bourassa ou Pierre-Bertrand, à Québec.

– Avec la collaboration de Marc-André Gagnon

Certains des impacts négatifs appréhendés du projet*

Impacts économiques et psychosociaux pour les personnes et les entreprises touchées par les acquisitions immobilières 

Dégradation de la qualité de l’eau de surface 

Dégradation de la qualité des sols liée à des déversements accidentels d’hydrocarbures ou autres produits dangereux

Dérangement des résidents dû au bruit, aux vibrations, à la poussière et à la pollution lumineuse pendant les travaux

Modification de la circulation (prolongation des temps de parcours et congestion) lors de la construction

Modification temporaire de la navigation sur le fleuve Saint-Laurent lors de certaines phases de travaux

Augmentation des émissions de GES liée à la réalisation des travaux

Perte permanente de milieux naturels 

Modification du paysage et du champ visuel par l’intégration du pont au-dessus du fleuve Saint-Laurent

Augmentation du climat sonore dans les zones sensibles adjacentes 

Diminution de la qualité de vie des résidents à proximité du NLI par la détérioration du climat sonore et une diminution potentielle de la qualité de l’air

*Source: Avis de projet de construction du nouveau lien interrives entre Québec et Lévis, ministère des Transports et de la Mobilité durable