LCN remporte de peu le match contre RDI

Dimanche soir, pour la soirée des élections municipales, j’ai «pitonné» constamment entre RDI et LCN.

Ce fut une longue soirée. Il était tard lorsque Soraya Martinez Ferrada, nouvelle mairesse de Montréal, s’est enfin adressée à ses concitoyens. Si Catherine Fournier à Longueuil et Stéphane Boyer à Laval furent très tôt déclarés élus, il fallut attendre longtemps les résultats de Montréal.

Aucun des réseaux ne voulait courir le risque du malheureux incident survenu à Québec lorsque Marie-Josée Savard prononça un discours de victoire pour être finalement déclarée perdante aux mains de Bruno Marchand, réélu dimanche. Dès l’ouverture des bureaux de scrutin, madame Ferrada avait pourtant une avance qu’elle n’a jamais perdue.

Pour des raisons que je m’explique mal (à moins que j’aie manqué quelque chose dans mon «pitonnage») RDI a «confirmé» l’élection de madame Ferrada plusieurs minutes avant LCN. Avantage RDI! Quant aux autres résultats, les deux réseaux furent à armes égales toute la soirée. C’est au niveau des commentaires qu’il faut chercher les différences.

Trop d’ex-politiciens

RDI m’a paru vouloir innover en invitant surtout d’anciens politiciens comme panélistes. Les ex-politiciens sont devenus les chouchous de RDI. Il ne reste qu’à leur trouver un surnom comme on l’a fait pour les anciennes vedettes de sport baptisées «joueurnalistes» lorsqu’ils devinrent plus nombreux en ondes que les commentateurs sportifs de métier.

Régis Labeaume, l’ineffable ex-maire de Québec, Manon Cyr, l’ex-mairesse de Chibougameau, Alain Rayes, l’ex-maire de Victoriaville et ex-député conservateur à Ottawa, Anie Samson, l’ex-mairesse de l’arrondissement Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension à Montréal, et Laurence Lavigne-Lalonde, mairesse du même arrondissement jusqu’à l’élection de dimanche et défaite comme chef de Projet Montréal, ne nous ont guère éclairés sur les divers enjeux des élections municipales.

Patrice Roy ou Paul Larocque?

Si j’excepte Madame Lavigne-Lalonde, qui a tenu de sages propos dénués de partisanerie, leurs commentaires furent redondants et sans surprise. Patrice Roy s’est bien tiré d’affaire, mais il n’a guère donné l’occasion à Michel-C. Auger de se faire valoir. Match nul donc à l’animation entre Patrice Roy un peu trop bavard et Paul Larocque un peu trop effacé.

Larocque n’en a pas moins distribué équitablement le droit de parole à un panel plus restreint qu’à RDI et heureusement détaché de tout passé politique. Sauf pour Mario Dumont dont la connaissance fine de la politique municipale m’a épaté. Grâce à lui, ceux qui ont regardé LCN doivent mieux comprendre pourquoi tant de Québécois aimeraient le voir revenir en politique. L’homme est renseigné, il parle vrai et clair, il a bon jugement, beaucoup d’autorité, et il saurait rallier les électeurs de gauche comme de droite.

Grâce à ce Vladimir Guerrero de la politique québécoise, LCN remporte le match de dimanche soir!

Où était le Globe & Mail?

Lundi matin, quelle que soit l’édition, aucune n’écrivait mot de l’élection de madame Ferrada à la mairie de Montréal, pourtant la 2^e plus grande ville du Canada. La métropole du Québec compte-t-elle si peu pour Toronto et le Canada anglais?