Laval: l’ex-combattant de la UFC accusé de meurtre au 2e degré
Les policiers ont passé la journée à analyser la scène de crime du quartier lavallois de Sainte-Rose

Frédérique Giguère
L’athlète de combats ultimes qui aurait poignardé à mort un homme dans sa résidence de Laval mardi vient d'être accusé de meurtre non prémédité.
Eduardo «Icho» Larenas risque la prison à vie s'il est reconnu coupable d'un tel crime. Qui plus est, sa femme, Gladys Rosana Lopez, fait elle aussi face à de graves accusations criminelles, soit complicité après le fait pour meurtre.
Comme la Couronne s'est objectée à leur remise en liberté, les tourtereaux demeureront détenus pour l’instant. Ils doivent revenir devant le tribunal le 28 juin pour la suite des procédures.

Dans le cas d’une condamnation, la peine minimale prévue au Code criminel est la prison à perpétuité.
L’événement mystérieux s’est déroulé en pleine nuit. Aucun des voisins interrogés mardi n’a eu connaissance du drame.
Le colosse mesurant 6 pi 3 po et pesant plus de 250 lb a lui-même contacté la police peu avant 2 h afin de signaler que des individus s’étaient introduits chez lui.

Nouvellement installés
L’homme de 42 ans et sa femme de 50 ans venaient d’ailleurs de s’y installer, eux qui louaient cette maison de la place du Cormoran, en plein cœur du charmant quartier Champfleury, à Sainte-Rose.
Comme les enquêteurs ont des raisons de croire que Larenas entretient des contacts avec des membres du crime organisé, l’enquête a été transférée à la Sûreté du Québec.
Le propriétaire du domicile où s’est joué le drame s’est dit estomaqué mardi matin, lorsque Le Journal lui a appris la nouvelle. Le courtier immobilier bien connu de l’île Jésus a dit avoir eu une très bonne première impression du quarantenaire lors de la signature du contrat.
L’homme d’affaires, qui n’a rien à voir avec cette histoire, avait également été touché de voir que Larenas prenait soin et hébergeait sa mère malade.

Enquête complexe
L’affaire comporte d’ailleurs de nombreux éléments nébuleux. Les policiers tenteront d’y voir plus clair au cours des prochaines heures.
Selon nos sources, les divers témoignages recueillis jusqu’à présent ne concordent pas nécessairement avec les éléments de preuve découverts.
Toujours est-il qu’à l’arrivée des services d’urgences, mardi vers 2 h du matin, Eduardo Larenas et sa femme s’étaient réfugiés chez des proches, qui vivent à proximité, afin d’appeler des secours.
Lorsque les policiers se sont rendus dans leur résidence, ils ont découvert le corps ensanglanté de l’un des suspects. L’homme, qui n’avait toujours pas été identifié mardi, serait dans la vingtaine. Selon les informations recueillies, Larenas aurait lui-même poignardé l’intrus à mort.
Les enquêteurs n’ont visiblement pas cru qu’il s’agissait d’un cas de légitime défense, puisqu’ils ont soumis le dossier au Directeur des poursuites criminelles et pénales.

Bataille au Dagobert
Natif de Québec, celui qu’on surnomme « Icho » avait plaidé coupable en 2000 à une accusation de voies de fait causant des lésions sur un client, alors qu’il était portier au bar Le Dagobert, à Québec.
Larenas a livré 12 combats professionnels en carrière en arts martiaux mixtes, cumulant une fiche de six victoires et six défaites.
Il a même déjà livré un combat dans la prestigieuse organisation de l’UFC en 2006.
Sa dernière présence dans l’arène remonte à mai 2018.
– Avec Maxime Deland, Agence QMI, et Nicolas Brasseur, Bureau d’enquête
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