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L'article provient de TVA Nouvelles
Société

Laval: 12 000$ de contraventions pour avoir déposé leurs enfants à l’école

Le maire de Laval refuse de défendre «l’indéfendable»

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Photo portrait de Frédérique Giguère

Frédérique Giguère

2025-08-14T04:00:00Z
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Une pluie de contraventions envoyées par courrier recommandé six mois en retard pour avoir déposé leurs enfants à l’école a provoqué l’indignation de parents de Laval, une approche jugée «sournoise» et «malhonnête» qui a même été dénoncée par le maire.

«Quand je voyais les agents le matin, je leur faisais un signe de la main et ils me saluaient en retour», s’indigne Leyna Sahl, dont l’adolescente fréquente l’école secondaire Georges-Vanier, dans le quartier Duvernay.

Elle était loin de se douter que ces policiers étaient plutôt présents pour la punir.

Une cinquantaine de parents de Laval ont reçu des dizaines de contraventions six mois en retard pour avoir déposé leurs enfants en bordure de l’école secondaire Georges-Vanier, comme le demande la direction.
Une cinquantaine de parents de Laval ont reçu des dizaines de contraventions six mois en retard pour avoir déposé leurs enfants en bordure de l’école secondaire Georges-Vanier, comme le demande la direction. Photo Courtoisie, Sébastien Poupart

Comme au moins une soixantaine d’autres parents, la mère de famille a reçu, au cours des dernières semaines, des contraventions pour s’être immobilisée en bordure de l’avenue Mondor, en arrière de l’établissement scolaire, afin d’y déposer sa fille. Bien que des pancartes indiquent une interdiction de se stationner, selon les parents, il s’agit de la seule façon de déposer son enfant de façon sécuritaire. Par ailleurs, c’est ce que recommande la direction de l’école, comme inscrit dans l’agenda scolaire.

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Trappe à contraventions

«C’est clairement une trappe à tickets», dénonce Sébastien Poupart, qui fait débarquer sa fille de 15 ans à cet endroit depuis quatre ans.

«S’ils nous avaient avertis, ou à tout le moins remis une première contravention au moment de l’infraction, on aurait pu s’ajuster, ajoute Mme Sahl. Là, c’est fait de façon sournoise et malhonnête.»

La signalisation en bordure de l’avenue Mondor.
La signalisation en bordure de l’avenue Mondor. Photo Ben Pelosse

Un groupe Facebook a été créé afin de rassembler les parents concernés. Jusqu’à présent, les membres ont calculé que leurs billets, qui varient entre 87$ et 120$, totalisent près de 12 000$. Les infractions remontent surtout au début de l’année 2025 et certains parents en ont reçu plus d’une quinzaine. Selon les constatations du Journal, deux policiers semblent avoir signifié à eux seuls la majorité des contraventions.

Injustifiable et aberrant

Interpellé mardi soir lors du conseil municipal, le maire Stéphane Boyer a appuyé les nombreux parents qui s’étaient déplacés pour dénoncer la situation jugée absurde.

«Je ne justifierai pas l’injustifiable, a-t-il dit d’emblée. C’est inacceptable d’avoir procédé de cette manière-là. C’est aberrant.»

Le maire a même soulevé la possibilité que l’émission de ces contraventions en catimini puisse être une forme de moyen de pression de la part des policiers, qui étaient en pleines revendications syndicales au moment où les policiers ont mené ces opérations matinales.

«J’ai demandé à la direction générale déjà de faire une enquête», a-t-il précisé avant d’inciter tous les citoyens à contester les contraventions, puisqu’il n’a pas le pouvoir de les faire annuler.

Contactée par Le Journal, la Fraternité des policiers de Laval a refusé d’émettre tout commentaire.

La Ville et son service de police indiquent pour leur part avoir entrepris une enquête administrative, puisque cette façon de procéder «diverge des bonnes pratiques».

Bien qu’encouragés de sentir la Ville derrière eux, les parents demeurent furieux, car ils devront vraisemblablement prendre des congés de travail afin d’aller contester des contraventions.

«Si les policiers se sont servis de nous pour leur renouvellement de syndicat, c’est vraiment étrange et dommage», conclut M. Poupart.

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