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L'article provient de TVA Sports
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L’autre joueur exceptionnel nommé Connor

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Photo portrait de Kevin Dubé

Kevin Dubé

2021-04-10T23:01:26Z
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John Tavares a inscrit 77 points en 65 matchs à l’âge de 15 ans lors de la saison 2005-2006, après que Hockey Canada lui eut accordé le statut de joueur exceptionnel. À ce jour, aucun autre joueur ayant bénéficié de ce statut n’a réussi à atteindre cette marque, pas même Connor McDavid. Mais ça, c’était avant qu’entre en scène Connor Bedard.

L’attaquant des Pats de Regina dans la Ligue de l’Ouest (WHL) est le plus récent joueur à qui on a permis de faire son entrée dans un circuit junior canadien à l’âge de 15 ans.

Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il donne raison à Hockey Canada.

Vendredi soir, Bedard a conclu sa première saison dans la WHL en inscrivant les deux buts des siens, dont celui en prolongation, pour mener les Pats vers une victoire de 2-1 face aux Wheat Kings de Brandon.

Tout ça, quelques jours après que son grand-père eut perdu la vie subitement dans un accident de la route.

Ce faisant, il portait son total de points à 28 en 15 matchs seulement pour prendre la tête des pointeurs de la Ligue de l’Ouest. À 15 ans.

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Saison record

La saison de Bedard a pris fin vendredi puisqu’il représentera le Canada au prochain Championnat mondial de hockey des moins de 18 ans au Texas, à partir du 26 avril. Il est donc retourné chez lui, à Vancouver, pour s’isoler avant son départ.

Les 28 points récoltés lors de son année recrue sont loin des 77 de Tavares. Par contre, sa moyenne de points par match de 1,87 pulvérise le 1,19 de Tavares, le 1,13 de Shane Wright l’an dernier et le 1,04 de McDavid en 2012-2013.

«Je ne savais pas trop à quoi m’attendre en arrivant dans la ligue. Je ne m’étais pas fixé beaucoup d’objectifs, mais je pense que je joue bien depuis le début de la saison», a-t-il mentionné avec humilité lors d’un entretien téléphonique avec «Le Journal de Québec» en début de semaine.

Que le jeune mentionne qu’il «joue bien» est un euphémisme, selon son entraîneur Dave Struch. Ce dernier avait eu l’occasion de le voir évoluer en début de saison puisque Bedard avait pris la décision de se joindre au programme junior de HV71 en Suède. Là-bas, il a joué un match avec le programme des moins de 18 ans, récoltant un but et une passe, puis deux rencontres avec les moins de 20 ans, amassant quatre points.

«Il jouait très, très bien en Suède, se rappelle l’entraîneur. À ce moment, on s’est dit qu’il serait capable d’arriver dans notre ligue et de contribuer en jouant entre 10 et 14 minutes par match. Mais plus on le regardait et plus on parlait avec le directeur-général là-bas, plus on voyait qu’il était constamment le meilleur joueur sur la patinoire.»

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Camp révélateur

Quand il s’est présenté au camp d’entraînement de Pats, une fois la permission obtenue de la WHL pour débuter sa saison, Struch a toutefois compris qu’il avait un joyau entre les mains.

«Quand on a vu sa vitesse, ses habiletés et son éthique de travail, on a compris à quoi on avait affaire. Finalement, il a joué près de 20 minutes par match toute la saison. On l’utilise sur l’avantage numérique et il prend des mises au jeu importantes autant en zone offensive que défensive. Il a mérité ce qui lui arrive et maintenant les équipes adverses font leur plan de match en fonction de lui.»

Ce qui impressionne toutefois le plus l’entraîneur n’est pas nécessairement le talent du jeune, mais surtout sa façon de se comporter à un jeune âge.

«Sa façon de se préparer, de s’alimenter et de s’entraîner est impressionnante. Et personne ne lui dit quoi faire: il prend l’initiative. Dans les entraînements, il travaille constamment et tout ce qu’on lui enseigne, il l’applique parfaitement dans le but de s’améliorer. Il a des objectifs précis et notre but est de le guider afin qu’il les atteigne.»

À huis-clos

Le plus triste dans tout ça, c’est probablement qu’aucun amateur n’a pu voir à l’œuvre le jeune Connor Bedard en personne.

Depuis le début de la saison, les Pats tout comme les six autres équipes de la Saskatchewan et du Manitoba évoluent dans la ville-bulle de Regina. Tous leurs matchs y sont disputés, à huis-clos, et sous des mesures strictes approuvées par les autorités de Santé publique de Saskatchewan.

«Évidemment, c’est une année un peu différente. Comme tout le monde, j’aurais aimé jouer lors d’une année normale, mais d’un autre côté, je suis simplement heureux de jouer. Je suis loin de ma famille, mais j’ai la chance de compter sur de bons coéquipiers pour m’épauler.»

Au moins, les amateurs auront un jour l’occasion de le voir à l’œuvre. Et pendant longtemps.

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