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L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

Attaqué sur scène: Salman Rushdie placé sous respirateur artificiel, pourrait perdre un oeil

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AFP

2022-08-12T15:29:25Z
2022-08-12T15:42:25Z
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Salman Rushdie, auteur des « Versets sataniques » et cible depuis plus de 30 ans d’une fatwa de l’Iran, a été placé sous respirateur après avoir été poignardé vendredi au cou et à l’abdomen dans l’État de New York par un homme qui a été arrêté.  

« Les nouvelles ne sont pas bonnes », a déclaré vendredi soir au New York Times l’agent de l’écrivain britannique de 75 ans, Andrew Wylie.

« Salman va probablement perdre un œil ; les nerfs de son bras ont été sectionnés et il a été poignardé au niveau du foie », a détaillé M. Wylie en précisant que M. Rushdie, 75 ans, avait été placé sous respirateur artificiel.

Immédiatement après l’agression dans la matinée sur l’estrade d’un amphithéâtre d’un centre culturel à Chautauqua, dans le nord-ouest de l’État de New York, Salman Rushdie avait été transporté en hélicoptère vers l’hôpital le plus proche où il a été opéré en urgence, a précisé devant la presse le major de la police de l’État de New York, Eugène Staniszewski.

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«Un suspect s’est précipité sur la scène [d’un amphithéâtre] et a attaqué Rushdie et un intervieweur. Rushdie souffrait d’une apparente blessure au cou après avoir été poignardé et a été transporté à l’hôpital par hélicoptère. Son état n’est pas encore connu», a indiqué la police de l’État de New York dans un communiqué, en précisant que l’agresseur avait été immédiatement arrêté et placé en détention.

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Contactée par l’AFP, la police du comté de Chautauqua, où l’écrivain devait prendre la parole, a confirmé qu’une personne avait été «poignardée» sans préciser à ce stade l’identité de la victime.

«L’événement le plus terrible vient d’arriver à la Chautauqua Institution – Salman Rushdie a été attaqué sur scène. L’amphithéâtre est évacué», a écrit un témoin sur les réseaux sociaux.

Aucune autre information n’était disponible à ce stade.

Des images vidéo diffusées sur les réseaux sociaux montrent des spectateurs d’une salle de spectacle se précipiter sur scène pour porter secours à quelqu’un qu’on aperçoit au sol.

Salman Rushdie, né en 1947 à Bombay, en Inde, deux mois avant son indépendance de l’Empire britannique, essaie de ne pas être réduit au scandale provoqué par la publication des Versets sataniques, qui avait embrasé le monde musulman et conduit en 1989 à une fatwa demandant son assassinat.

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«Mon problème, c’est que les gens continuent de me percevoir sous l’unique prisme de la “fatwa”», avait dit il y a quelques années ce libre-penseur qui se veut écrivain, pas symbole.

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Mais l’actualité – la montée en puissance de l’islam radical – n’a cessé de le ramener à ce qu’il a toujours été aux yeux de l’Occident: le symbole de la lutte contre l’obscurantisme religieux et de la lutte pour la liberté d’expression.

Déjà en 2005, il considérait que cette fatwa avait constitué un prélude aux attentats du 11 septembre 2001.

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Contraint dès lors de vivre dans la clandestinité et sous protection policière, allant de cache en cache, il se fait appeler Joseph Anton, en hommage à ses auteurs favoris, Joseph Conrad et Anton Tchekhov. Il doit affronter une immense solitude, accrue encore par la rupture avec sa femme, la romancière américaine Marianne Wiggins, à qui Les versets sataniques sont dédiés.

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Installé à New York depuis quelques années, Salman Rushdie – sourcils arqués, paupières lourdes, crâne dégarni, lunettes et barbe – avait repris une vie à peu près normale tout en continuant de défendre, dans ses livres, la satire et l’irrévérence. 

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