Laurie Blouin terre à terre
La Québécoise termine au 8e rang au big air olympique


François-David Rouleau
PÉKIN – Athlète de peu de mots, Laurie Blouin est contente de sa performance aux Jeux de Pékin. Depuis les Jeux de 2018 en Corée, la planchiste québécoise se signale sur toutes les scènes acrobatiques du monde. En slopestyle ou en big air, elle est au rendez-vous.
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On aurait cru que la vie de l’athlète aurait drastiquement changé après sa médaille d’argent au slopestyle de Pyeongchang. Que les commanditaires se l’arracheraient et qu’ils la trimballeraient à travers le monde, où les épreuves de planche déplacent de massives foules.
Mais, non. Blouin a bien vu une augmentation de sa popularité dans son sport, dans le monde virtuel des réseaux sociaux et l’intérêt de quelques commanditaires, sans plus. Elle est restée terre à terre.

Et ce, même si elle a gagné le Championnat du monde de big air à Aspen, au Colorado, l’an dernier.
«Je suis restée humble. Ma vie a un peu changé avec ces performances, mais ce n’est pas autant qu’on pourrait le croire. J’ai vu des commanditaires partir et d’autres arriver. Il n’y avait rien d’effrayant», a relaté l’athlète de 25 ans de Stoneham.
Moins évident qu’avant
En tentant de calculer les approches des commanditaires, elle a vite arrêté.
«Le sport fluctue tellement. J’ai O’Neill qui est avec moi depuis que j’ai l’âge de 13 ans. Desjardins a quitté. D’autres m’ont sollicitée. C’est comme ça dans notre industrie.
«Avant, c’était facile de signer des contrats de 60 000$ avec une entreprise. Ce n’est plus le cas. C’est rendu très difficile.»
Pourtant, la discipline fait des adeptes à travers le monde. Les jeunes s’y intéressent. La première compétition de big air aux Olympiques de 2018 fut spectaculaire. Les projecteurs étaient braqués sur leurs acrobaties. Et les revoilà aux Jeux de Pékin dans un mystérieux endroit où ils sont les vedettes.

Pourquoi est-ce maintenant difficile?
«Impossible de mettre le doigt sur la raison exacte. Peut-être que les anciens commanditaires dépensent l’argent différemment. Les budgets ont peut-être diminué ou disparu. Je ne saurais trop quoi dire», a-t-elle répondu.
«Koko» a du style
N’empêche, Blouin poursuit sur sa belle lancée des dernières années.
Avec cette 8e place au grand saut olympique, elle poursuivra sa carrière en suivant l’évolution rapide de son sport.
Elle devra entre autres suivre la cadence des Japonaises, véritables acrobates sur planche. En finale, Reira Iwabuchi a tenté un triple « under flip», une très rare manœuvre qui n’a jamais été réussie à la perfection en compétition.
La jeune sensation Kokoma Murase pousse aussi la barre de plus en plus haute. Celle-ci était devenue en 2018 la plus jeune championne des X-Games à l’âge de 13 ans.

En finale du big air, elle visait le même record. Elle a finalement gagné la médaille de bronze dans une finale hallucinante où le niveau de compétition a atteint de nouveaux standards.
En jasant de «Koko», Blouin admire son style et la beauté ses mouvements dans les airs.
«Elle a du look.»
En recevant une excellente troisième note de 86,25 pour son frontside double cork 1080 weddle, Blouin aussi a montré «du look» du look en finale après une avoir pris le 4e rang des qualifications.
Terminant en 8e position, Blouin a amélioré sa performance olympique de 2018 lors de laquelle elle avait conclu l’épreuve au 12e rang.
Sa vie professionnelle pourrait changer à nouveau. Elle restera tout de même les deux pieds bien ancrés au sol.
Pékin express
Boîte à dodo

Plus les Jeux avancent, plus la fatigue s’installe à travers le village olympique. Les longues heures et les journées qui s’étirent de plus en plus tard dans la nuit pèsent sur le système.
Peu fréquentées il y a deux semaines, les petites cabines de repos alignées au premier sous-sol du centre des médias sont maintenant occupées. Il est possible d’y piquer un roupillon et d’y travailler dans une certaine tranquillité, surtout dans les endroits achalandés. Il faut savoir que certains membres de la presse vivent quasi littéralement dans l’énorme bâtisse servant habituellement de centre de convention nationale. Une véritable fourmilière abritant également les comités olympiques internationaux, ce centre ne dort tout simplement pas durant la quinzaine olympique.
Parfois, selon l’heure, un dodo s’impose.
Bulle de fer, cages de métal
Inutile de rêver visiter Pékin, les barrières métalliques et les milliers de kilomètres de clôtures délimitant la bulle olympique nous rappellent que nous y sommes enfermés jusqu’à notre départ du pays.
Sous la structure du Big Air, des barbelés entortillés sous une clôture nous rappellent l’interdiction de percer la bulle. Il ne suffirait toutefois que d’un petit saut pour déjouer l’installation.
Inutile, car une étendue d’eau s’étend de l’autre côté.
En arpentant les grandes artères de la ville à bord des navettes, on peut un tantinet distinguer la vie pékinoise. Mais sans les saveurs, les odeurs et tous les secrets qu’elle dissimule dans ses rues étroites. Dans un trajet en taxi pour gagner un peu de temps, le chauffeur a pris quelques raccourcis dans les quartiers où ne s’aventurent surtout pas les bus nolisés. Il nous a offert un regard instantané et frappant sur la vie chinoise. Grillagés et protégés par des barreaux de fer, les petits appartements s’empilent les uns sur les autres.
Opération complexe
Surprise à la buanderie du complexe hôtelier de Zhangjiakou quand notre fidèle photographe Didier Debusschère a tenté de faire une petite brassée de lavage avant son retour en ville. Il s’est buté à une machine à laver impossible à déchiffrer. Tout était écrit en chinois. Comment donc sélectionner le bon cycle ? Débrouillard, Didz a étudié les machines voisines avant d’en trouver une avec des traductions sommaires. Il est rentré à Pékin frais comme une rose. C’est toujours mieux que de faire son lavage dans son bain.