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L'article provient de TVA Sports
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Laura Stacey: l’âme d’une guerrière

Photo Martin Chevalier
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Photo portrait de Patric Laprade

Patric Laprade

2025-05-09T19:07:18Z
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Laura Stacey joue un jeu physique sur la glace. Elle va dans les coins, encaisse les mises en échec de ses adversaires, défend ses coéquipières lorsque c’est nécessaire, bref, elle est une guerrière. Une vraie. 

Donc hier, alors que la marque était de 3 à 2 pour Ottawa avec sept minutes à faire en troisième période et que la relationniste de l’équipe est venue me voir pour me demander si j’avais des demandes spéciales pour les entrevues d’après-matchs (on n’a pas accès au vestiaire comme chez le Canadien), je me suis dit que ça prenait une des leaders de l’équipe et j’ai tout de suite pensé à Laura Stacey.

Pourquoi?

Parce que je savais qu’elle ne se défilerait pas. Je savais qu’elle encaisserait chaque question et qu’elle ferait face à la musique, peu importe le degré de douleur que la question pourrait lui amener, peu importe son réel désir d’être en face de 15 personnes l’interrogeant sur la défaite de son équipe.

Parce qu’on va se le dire. Dans leur for intérieur, personne chez la Victoire ne voulait parler du match hier soir. C’est bien normal.

Une défaite de 3 à 2 après avoir dominé au niveau des tirs et joué constamment du hockey de rattrapage. Une quatrième défaite par un but en autant de rencontres en séries éliminatoires dans l’histoire de l’organisation.

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Personne n’a vraiment le goût de venir en jaser. Mais c’est ça le métier.

Et tel que je le croyais, Laura Stacey s’est présentée devant la meute de journalistes, a fait face à l’adversité et a répondu à toutes les questions, sans broncher. Pas en huit mots comme certaines peuvent le faire. Des réponses complètes, réfléchies et honnêtes, le tout avec l’émotion d’une athlète qui a perdu un match important.

«C’est difficile. Le hockey, c’est difficile, a exprimé l’attaquante de 31 ans. J’ai dû prendre une grande respiration avant de venir ici parce que ça fait mal. Perdre fait mal, surtout en séries éliminatoires quand on veut vraiment gagner.»

Stacey a été honnête avec la façon dont son équipe a joué et n’a pas essayé de trouver d’excuses.

«Les joueuses d’Ottawa sont physiques, rapides, bonnes sur les entrées de zone. On sait tout ça. Et je ne pense pas que leur match était spécial par rapport au nôtre. Je pense que ce sont des petites erreurs, de minuscules petites choses que nous pouvons modifier. Mais surtout, je pense que nous devons nous concentrer sur nous-mêmes. On sait que ce n’était pas notre meilleur match. On a le temps de se regrouper. Si on avait sorti notre meilleur match pendant 60 minutes complètes, je pense que le résultat aurait été très différent ce soir.»

Lorsqu’un confrère a parlé de la quatrième défaite consécutive de l’équipe en séries, elle n’a pas joué la cassette qu’on a entendue toute la semaine. Elle a répondu avec ses tripes.

«C’est difficile à entendre, surtout en tant que leader de cette équipe. On ne veut pas voir ça, on ne veut pas entendre ça. Je le ressens.»

La numéro 7 a aussi eu le malheur de se retrouver sur la patinoire lorsque le but vainqueur s’est marqué. Et encore une fois, questionnée à ce sujet, elle ne s’est pas défilée.

«Oui, c’est difficile. Encore une fois, on ne veut jamais être sur la glace pour le but gagnant. Je pense qu’à la fin de la journée, nous avons mis de la pression, nous avons essayé d’égaler la marque. Nous avons eu des occasions, mais parfois, cela ne donne pas le résultat voulu. Je vais devoir revoir le jeu pour comprendre ce qui est arrivé. Évidemment, ça fait mal.»

Stacey a joué plus de 21 minutes. Elle a lancé à six reprises sur la gardienne adverse. En fin de troisième période, elle a tout essayé afin de créer l’égalité. Et après le résultat qu’on connait, elle a répondu aux questions de la même façon qu’elle a joué son match.

Marie-Philip Poulin est la capitaine de la Victoire. L’âme de l’équipe, c’est Laura Stacey.

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