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L'article provient de Le Journal de Québec
Société

L’auberge préférée des pilotes de F1

Fondé sous Louis XIV, l’endroit renoue avec un luxe digne du Roi-Soleil lors de la fête officielle du Grand Prix

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Photo portrait de Louis-Philippe  Messier

Louis-Philippe Messier

2022-06-18T04:00:00Z
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À l’intérieur de Montréal, le journaliste Louis-Philippe Messier se déplace surtout à la course, son bureau dans son sac à dos, à l’affût de sujets et de gens fascinants. Il parle à tout le monde et s’intéresse à tous les milieux dans cette chronique urbaine.


Pendant quatre jours à l’occasion du Grand Prix, l’Auberge Saint-Gabriel est évacuée de la réalité québécoise normale : elle évolue dans un univers parallèle où il y a un embouteillage de Lamborghini devant la porte, où le champagne pleut (souvent littéralement) et où on commande pour des dizaines de milliers de dollars en bouteilles d’alcool. 

« J’ai déjà vu un pilote victorieux qui recevait ses 40 amis et qui s’est juché sur un muret de pierre pour verser le champagne de haut dans les verres... alors la moitié du champagne se retrouvait par terre ! » raconte Marc Bolay, le propriétaire de l’Auberge.

Son auberge est officiellement associée au Grand Prix depuis plus de dix ans.

C’est normalement ici, lorsque leur course est finie, le dimanche, que les pilotes viennent fêter.

Et ils fêtent en grand parce que c’est leur permission de la semaine.

Dès le lendemain, ils retrouvent la sobriété et préparent la prochaine course.  

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Juste pendant ces quatre jours, l’Auberge Saint-Gabriel réalise environ le sixième de son chiffre d’affaires annuel.

« Ça met du beurre sur nos épinards ! » s’exclame en riant Anne-Marie Hinse, la directrice des opérations de l’établissement fondé lorsque Montréal s’appelait toujours Ville-Marie, en 1688.

C’est frappant que ce point culminant des mondanités jet set à Montréal se loge au plus près des racines originelles de la métropole dans certaines de ses plus vieilles pierres encore debout.

Un lieu qui a de l’Histoire

La boîte de nuit du sous-sol, dans une voûte, a déjà été un poste de traite de fourrures. C’est maintenant un des établissements préférés de Drake.

Une autre salle a déjà été l’imprimerie du journal Le Patriote.

Avec la perspective de pourboires mirobolants, pas de pénurie de main-d’œuvre : l’auberge a pu recruter 80 employés temporaires de plus que ses 80 employés réguliers.

Depuis des mois, les employés de l’Auberge, ou M. Bolay lui-même, chassent la bouteille de champagne rare pour satisfaire les demandes de ses richissimes clients.

« Notre bouteille la plus chère est un Dom Pérignon à 18 000 $ », me dit M. Bolay, qui, la veille encore, a acheté une bouteille de cognac à 4300 $ dans une SAQ.

Embouteillage de Lamborghini

En poste depuis une décennie, Anne-Marie Hinse me fait penser à une maréchale qui gère une guerre sur plusieurs fronts en supervisant autant de généraux. 

Il faut une petite armée de valets pour stationner les bolides à un demi-million.

Il y a des escouades de danseurs costumés pour les « parades de champagnes » lorsqu’un client commande pour plus de dizaines de milliers de dollars de bouteilles d’un coup.

Il y a une équipe de sécurité, nombreuse et aux aguets.

Rien ne prédestinait l’Auberge Saint-Gabriel à héberger l’événement officiel du Grand Prix du Canada.

« C’est Garou, mon associé au début des années 2000, qui a convaincu Guy Laliberté, du Cirque du Soleil, de se joindre à nous en 2009... et c’est Guy qui a attiré les écuries et le Grand Prix ! »

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