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L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

1100 maisons brulées à Montréal: un des pires incendies de notre histoire

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Maude Bouchard-Dupont

2023-07-08T04:00:00Z
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Si Montréal a connu de nombreux incendies dans son histoire, nul n’est plus terrible que celui de 1852. En pleine canicule les 8 et 9 juillet, l’effroyable brasier consume 1100 maisons, quelque 10 000 citoyens se retrouvent à la rue. Sur place, l’artiste James Duncan réalise plusieurs esquisses de ce drame qui passeront à l’histoire. 

Le matin du 8 juillet 1852, un feu se déclare chez le boucher Brown, rue Sainte-Catherine, dans le faubourg Saint-Laurent. La situation devient rapidement critique. Alors en nettoyage, le réservoir d’eau au carré Saint-Louis a été vidé!

Le vent de l’ouest se lève, propulsant les flammes d’un toit à l’autre et dévastant au passage la cathédrale Saint-Jacques et le palais épiscopal, où l’on trouve l’UQAM aujourd’hui.  

Cette peinture de James Duncan du brasier de la maison Hayes (reconnaissable à sa coupole) montre le deuxième foyer de l’incendie qui s’est déclenché le matin du 9 juillet 1852. Popularisée par sa publication dans l’Illustrated London News, elle est l’une des représentations les plus connues du grand feu de 1852. Cette scène a été reproduite et vendue à nombreuses reprises par Duncan par la suite, parfois améliorée ou adaptée aux goûts du client. Ce tableau, par exemple, montre une présence accrue de soldats britanniques protégeant les possessions sauvées de l’incendie.
Cette peinture de James Duncan du brasier de la maison Hayes (reconnaissable à sa coupole) montre le deuxième foyer de l’incendie qui s’est déclenché le matin du 9 juillet 1852. Popularisée par sa publication dans l’Illustrated London News, elle est l’une des représentations les plus connues du grand feu de 1852. Cette scène a été reproduite et vendue à nombreuses reprises par Duncan par la suite, parfois améliorée ou adaptée aux goûts du client. Ce tableau, par exemple, montre une présence accrue de soldats britanniques protégeant les possessions sauvées de l’incendie. Photo fournie Musée McCord-Stewart

Alors que tous croyaient le brasier sous contrôle, un deuxième foyer d’incendie éclate le jour suivant dans les écuries militaires situées derrière la maison Hayes, près du Champ-de-Mars. 

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Résidant juste à côté, rue Saint-Louis, James Duncan saisit sur le vif le square Dalhousie en proie des flammes et les efforts des citoyens et des militaires pour sauver quelques meubles et possessions du sinistre. 

Ces trois gravures ont été adaptées des dessins originaux au lavis à l’encre brune de Duncan, aujourd’hui disparus. Publiées dans l’Illustrated London News le 7 août 1852, elles montrent, de haut en bas, le grand incendie esquissé depuis l’angle nord du Champ-de-Mars, les ruines du grand incendie de Montréal, rue Saint-Denis, près de la cathédrale Saint-Jacques, et le campement des victimes du grand incendie de Montréal. Dans une lettre à David Ross McCord en 1906, la fille de James Duncan, Jane, écrit que son père portait un attachement tout particulier à cette série de dessins de l’incendie de 1852.
Ces trois gravures ont été adaptées des dessins originaux au lavis à l’encre brune de Duncan, aujourd’hui disparus. Publiées dans l’Illustrated London News le 7 août 1852, elles montrent, de haut en bas, le grand incendie esquissé depuis l’angle nord du Champ-de-Mars, les ruines du grand incendie de Montréal, rue Saint-Denis, près de la cathédrale Saint-Jacques, et le campement des victimes du grand incendie de Montréal. Dans une lettre à David Ross McCord en 1906, la fille de James Duncan, Jane, écrit que son père portait un attachement tout particulier à cette série de dessins de l’incendie de 1852. Photo fournie Musée McCord-Stewart

Les jours suivants, le peintre réalise plusieurs croquis à l’encre brune montrant l’étendue du désastre. Véritable reporter, il envoie aussitôt ses œuvres au journal le plus populaire de l’époque: l’Illustrated London News.  

Au service de la presse

Traversant l’Atlantique sur le bateau vapeur de la Poste royale, la série de dessins de James Duncan arrive à Londres à la fin juillet 1852. 

Grâce à leur publication dans l’Illustrated London News le 7 août, l’ensemble de l’Empire britannique mesure l’ampleur du terrible drame. De nombreux dons arrivent d’Angleterre pour venir en aide aux sinistrés montréalais. 

Homme de son temps, James Duncan saisit l’importance croissante des journaux au XIXe siècle, mais surtout le pouvoir indéniable de l’image dans la diffusion de la nouvelle. Collaborateur bénévole à l’Illustrated London News, l’artiste est le plus grand pourvoyeur d’images de Montréal avant l’avènement de la photographie moderne. 

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Une œuvre montréalaise

Né en 1806 en Irlande du Nord, James Duncan arrive à Montréal en 1830. Très tôt, ce peintre professionnel se fait connaître pour ses panoramas pittoresques peints depuis les flancs du mont Royal. 

Avec minutie, il représente le paysage champêtre qui entoure alors la ville, mais aussi les bâtiments qui la composent. Son souci du détail fait de son œuvre une source incomparable pour les passionnés du patrimoine bâti.

Moins connues que ses grandes fresques, les scènes de rue de James Duncan ont un charme indéniable. De la place du marché, en passant par le pont de glace à l’embâcle printanière, les Montréalais déambulent, habillés de manteaux à la Canadienne, de la traditionnelle ceinture fléchée et de la fameuse tuque. 

En plus d’une production soutenue et de l’enseignement, James Duncan participe au développement des arts, notamment aux premières activités de l’Art Association of Montréal, créée en 1860, aujourd’hui le Musée des beaux-arts de Montréal.  

Un artiste à découvrir 

«Si les historiens considèrent James Duncan comme un artiste incontournable, le grand public le connaît peu», reconnaît Christian Vachon, conservateur au Musée McCord-Stewart. Du 2 juin 2023 au 21 avril 2024, le McCord-Stewart permet de découvrir ce peintre d’exception grâce à la plus grande exposition jamais réalisée sur le sujet Montréal en devenir : Duncan, peintre du 19e siècle. Pour plus d’informations, cliquez ici.

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