Laroche espère retrouver la liberté en attendant sa peine: «Ne nourrissez pas beaucoup d’espoir», dit le tribunal
La juge Marie-Claude Gilbert a donné un avant-goût de sa décision à venir lundi sur la possibilité pour Dominique Laroche de rester en liberté en attendant sa peine


Pierre-Paul Biron
Le tribunal déterminera lundi prochain si Dominique Laroche pourra recouvrer sa liberté en attendant de recevoir sa peine pour crimes sexuels. La juge Marie-Claude Gilbert l’a toutefois déjà avisé de ne pas se faire d’idées. «Ne nourrissez pas beaucoup d’espoir.»
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L’ex-gloire du ski acrobatique était de retour au palais de justice de Québec vendredi, détenu pour la première fois.
Après avoir été déclaré coupable de crimes sexuels sur une adolescente lundi, l’homme de 65 ans devait revenir à la cour dès le lendemain pour que soit tranchée la requête du ministère public pour son incarcération immédiate.
Or, mardi matin, Laroche ne s’est pas présenté au tribunal, ayant été arrêté quelques heures plus tard en vertu d’un mandat.
Tentative de suicide
Son avocat, Charles Levasseur, avait expliqué à la cour que son client était absent en raison de «ce qu’il décrit comme étant une tentative de suicide».
Vendredi, c’est un Dominique Laroche émotif qui est revenu sur les événements, en larmes devant la présence de deux de ses enfants, installés en salle pour une première fois depuis le début du processus judiciaire.
«Ce n’était pas de fesser dans le mur qu’il fallait que je fasse, c’était de parler», a témoigné le délinquant après avoir raconté comment il a songé à emboutir sa voiture contre les parois rocheuses longeant l’autoroute en direction de Stoneham.
«Tout a sauté, mes émotions sont toutes sorties. Tout ce que j’avais en dedans de moi est sorti», a confié Laroche.
Détenu à l’établissement de détention de Québec depuis mardi, l’ex-courtier immobilier bien connu dans la région a déclaré avoir «fait un bon bout de chemin», son avocat ajoutant qu’il «acceptait le verdict» et qu’il accepterait la peine qui lui sera imposée.
«Je pense qu’on a plus affaire à quelqu’un qui a explosé que quelqu’un qui a voulu fuir», a plaidé Me Charles Levasseur, qui souhaite voir son client retrouver sa liberté sous conditions.

«Instable», dit la Couronne
En poursuite, Me Michel Bérubé ne voit toutefois pas les choses du même œil.
Le procureur a rappelé que Laroche s’expose à une longue peine d’incarcération et qu’il a présumément commis un bris de condition en plein procès.
«Il a lancé des insultes envers la plaignante en plein palais de justice, durant son procès, alors qu’il y a de la sécurité, autant d’éléments qui auraient dû le dissuader», a rappelé Me Bérubé, soulignant que Laroche ne bénéficie plus de la présomption d’innocence.
Ajoutant à cela les événements du début de la semaine, le ministère public estime que le tribunal «ne devrait pas mettre sa confiance entre les mains» de Laroche.
«C’est un individu clairement instable qui est devant vous et, ça, ce n’est pas un gage de confiance.»
La juge Marie-Claude Gilbert s’est donné jusqu’à lundi pour statuer sur les arguments des parties, mais son idée semble déjà plutôt faite. Mardi, elle a informé les parties de son intention de «s’en aller vers [l’incarcération]» et elle l’a réitérée vendredi.
«Je vais prendre le temps de remettre mes idées en ordre, mais ne nourrissez pas beaucoup d’espoir», a-t-elle conclu.
