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L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

L’armée américaine à l’assaut des cartels étrangers: voici pourquoi l’ordre de Trump est alarmant

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Photo portrait de Gabriel  Ouimet

Gabriel Ouimet

2025-08-08T15:35:57Z
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Donald Trump a ordonné au Pentagone de commencer à utiliser la force militaire contre des cartels latino-américains que son gouvernement considère comme des organisations terroristes. Les soldats américains pourraient opérer en mer et en pays étranges lors de ces missions. Un tel déploiement pourrait avoir de lourdes conséquences pour les civils des endroits visés.

• À lire aussi: Tren de Aragua: voici tout ce qu’on sait du dangereux gang vénézuélien ciblé par Trump

C’est la décision la plus agressive prise par l’administration Trump dans le cadre de sa campagne contre des organisations criminelles établies en Amérique latine.

Elle illustre l’ambition grandissante du président de recourir à la force militaire plutôt qu’aux forces de l’ordre pour freiner le trafic de fentanyl et d'autres drogues illégales aux États-Unis.

En plus des cartels mexicains, Washington cible désormais certaines organisations criminelles vénézuéliennes et salvadoriennes.

Au mois de février, les gangs Tren de Aragua (Venezuela) et Mara Salvatrucha (El Salvador) ont notamment été désignés comme organisation terroriste par le département d’État américain.

Il y a deux semaines, l'administration Trump a ajouté le Cartel de los Soles, bien établi au Vénézuéla, à cette liste.

Le président du Vénézuéla, dirigeant de cartels?

L’administration américaine a accusé le président du Venezuela, Nicolas Maduro, de diriger les opérations de gangs criminels influents avec l’aide d’autres hauts fonctionnaires.

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Jeudi, les États-Unis ont annoncé avoir doublé la récompense offerte pour toute information menant à l’arrestation du dictateur et ancien bras droit d’Hugo Chavez, qui s’établit maintenant à 50 millions de dollars.

Nicolas Maduro
Nicolas Maduro AFP

«C’est la prime la plus importante de notre histoire, et le DOUBLE du montant offert pour Oussama ben Laden», a écrit sur X le numéro 2 de la diplomatie américaine, Christopher Landau.

Le Mexique ferme la porte

Le 20 janvier dernier, Donald Trump a signé un premier décret pour ajouter les cartels mexicains à la liste américaine des «organisations terroristes étrangères», au même titre que l’État islamique et Al-Quaïda.

Plusieurs experts s’étaient alors inquiétés que cette décision serve à faciliter le déploiement de soldats américains au sud de la frontière, une stratégie qui risquerait de transformer le Mexique en zone de guerre.

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La présidente mexicaine, Claudia Sheinbaum, avait rejeté avec force la proposition du locataire de la Maison-Blanche, soulignant que la souveraineté de son pays n’était «pas à vendre».

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Les civils, premières victimes potentielles

Depuis le début des années 2000, les cartels mexicains ont profité de l’afflux d’armes de pointe provenant des États-Unis afin de se bâtir un arsenal de guerre.

Chaque jour, 500 armes à feu traverseraient en moyenne la frontière nord, révèle un rapport publié en 2019 par le gouvernement mexicain. La plupart de ces armes aboutissent entre les mains de membres de cartels.

Des armes de calibre militaire saisies à des membres d'un cartel mexicain sont montrées à la presse devant un hangar de la marine mexicaine à Mexico.
Des armes de calibre militaire saisies à des membres d'un cartel mexicain sont montrées à la presse devant un hangar de la marine mexicaine à Mexico. AFP

Les cartels ont également réussi à mettre la main sur des armes de calibres militaires, dont des missiles, des armes automatiques et des véhicules blindés.

Le déploiement de soldats américains pourrait ainsi entrainer une flambée de violence qui pourrait s’étirer sur plusieurs années et faire de milliers de victimes civiles.

À titre d'exemple, les opérations militaires orchestrées par les Américains pour neutraliser les organisations terroristes en Afghanistan, en Irak, au Pakistan, en Syrie, en Libye, en Somalie et au Yémen auraient fait au moins 380 000 victimes civiles dans les deux dernières décennies, selon un rapport publié l’an dernier par des chercheurs du Cost of War Project de l’Université Brown.

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