Publicité
L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

L’arbitrage influence le résultat des matchs

Partager
Photo portrait de Jean-Charles Lajoie

Jean-Charles Lajoie

2025-06-10T22:33:08Z
Partager

La finale de la Ligue nationale de hockey (LNH) nous a donné deux matchs anthologiques à Edmonton, avant de nous présenter lundi soir du très mauvais théâtre.

Pourquoi? Allez demander au vice-président principal des opérations hockey, Colin Campbell, ainsi qu’au vice-président et directeur de l’arbitrage, Stephen Walkom.

Cent trente-six minutes de pénalité, ça fait beaucoup pour un match de finale et, en même temps, c’est justifié en raison des algarades multiples, alors que le match était hors de portée des Oilers.

Mais, 11 avantages numériques pour la Floride contre seulement six pour Edmonton. Vraiment? Ce n’est même pas subtil...

Mon point est que pourquoi lundi soir et pourquoi pas lors des deux premiers matchs de la série disputés au Canada?

La ligue va se cacher derrière le principe de vouloir éviter les débordements en demandant à ses officiels en devoir de resserrer leur travail? Est-ce que le résultat est plus concluant? Est-ce que ça a empêché les débordements?

Comprenez-moi bien, je n’ai aucun problème avec le principe d’appeler toutes les infractions, mais seulement si c’est le cas du premier match préparatoire au dernier match de la finale.

C’est ce qui rend dingues les joueurs et les coachs. Ils ne savent pas sur quel pied danser d’un match à l’autre.

Publicité

À moins qu’un des deux entraîneurs ait entendu par pur hasard qu’un soir donné, les arbitres vont donner leur show et que tout va être appelé.

Invariablement, ça change l’approche stratégique d’un match ou encore il faut s’ajuster rapidement, ce qui peut prendre facilement une période. De quoi être dans le gros trouble au pointage.

Pour illustrer mon propos, un exemple: la pénalité à Victor Arvidsson pour être entré en contact avec Sergei Bobrovski pendant le troisième match.

Une infraction évidente et sans conteste à la reprise. Cela a mené à un but des Panthers.

Mon point est le suivant: si Arvidsson mérite cette punition, essayez de me convaincre que Sam Bennett n’en méritait pas autant depuis trois rondes pour, chaque soir, entrer en contact avec le gardien adverse?

Deux poids, deux mesures, et que par pur hasard – je ne crois pas au hasard, rendu en finale de la Coupe Stanley – les arbitres n’ont vraiment pas vu les multiples contacts de Bennett avec les gardiens adverses, mais que lundi ils ont vraiment vu celui d’Arvidsson sur Bobrovski.

Alors, ils ont certainement vu aussi le mauvais théâtre du gros Bob qui a littéralement plongé sur le dos en s’auto-infligeant une culbute digne des plus mauvais lutteurs professionnels. Pourquoi ne pas avoir appelé aussi un deux minutes pour avoir plongé?

Et comment ne pas croire, de notre côté de la frontière, que les décideurs avertis et fondés de pouvoir travaillant sous Gary Bettman n’avaient pas pris très bonne note des affreuses statistiques des Oilers avec un homme en plus? Et celles des Panthers en pareilles circonstances?

Après trois matchs de finale, les dirigeants peuvent se caresser d’aise en se disant qu’un total de 18 supériorités numériques ont été décernées aux Oilers contre 17 aux Panthers.

La nuance se trouve toutefois dans le ratio: seulement trois buts en 18 occasions pour les Oilers contre cinq en 17 tentatives pour les Panthers, dont trois dans le seul match de lundi où 11 occasions ont été accordées à l’équipe locale, un nombre digne d’un match préparatoire.

C’est la grande finale, l’étape ultime, une équipe canadienne ne peut jouer une ronde suivante, et moralement il est inacceptable pour moi de croire que l’on puisse tenter d’influencer un match.

Mais, expliquez-moi pourquoi on a subitement décidé de tout appeler systématiquement, tuant au passage le rythme de la rencontre tout en augmentant la frustration des joueurs, ce qui a conduit à une escalade et à des débordements aussi louables qu’indignes d’une finale qui, jusque-là, se décidait par les bonnes et les moins bonnes actions des joueurs qu’on laissait jouer!

Publicité
Publicité