Lara Fabian revient sur une période sombre de sa vie
Bruno Lapointe
De passage à l’émission Un dimanche à la campagne, en France, Lara Fabian est revenue sur une période sombre de sa vie marquée par les troubles alimentaires et les pensées suicidaires, se rappelant avec émotion s’être dit «je vais prendre un truc et ça va passer» avant de tenter de mettre fin à ses jours.
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Le tournant du millénaire a été particulièrement difficile pour Lara Fabian. La chanteuse a en effet été la cible de moqueries répétées sur divers plateaux de télévision français en raison de sa voix puissante. Sur le plateau d’Un dimanche à la campagne, elle cite, entre autres, une poupée à son effigie créée pour l’émission Les Guignols de l’info caricaturant à la fois son apparence physique et sa manière d’interpréter son succès Je t’aime.
«Je n’étais pas à l’aise avec ce à quoi je ressemblais, mais ma voix, jusque-là, ça ne semblait pas être un problème. Ça va envoyer le signal, le message, que je suis une fille qui crie et non pas qui chante. Tout d’un coup, je suis l’unique personne qui a la voix qu’elle a et cette voix est laide. Une partie du public va le croire. C’est de très, très mauvais ton de dire qu’on m’aime, qu’on aime ma voix ou mes chansons», relate Lara Fabian.
«C’est Rick qui va me trouver»
Ces parodies sont arrivées à un moment charnière de la vie de la chanteuse alors que son trouble alimentaire atteint son paroxysme et que sa relation avec Rick Allison s’effrite puis se termine, d’un point de vue amoureux ainsi que professionnel. Et elles l’ont poussée jusqu’au bord du gouffre.
«Il n’y a rien que je suis qui va bien», amorce Lara Fabian, visiblement émue.
«Je suis au sommet de mon trouble alimentaire, c’est Vomitoland toutes les deux minutes, et là je me dis que ça suffit. [...] Je vais prendre un truc et ça va passer. Et je vais prendre un truc et c’est Rick qui va me trouver et qui va me ramener», poursuit-elle.
Une «résurrection»
Puis, sa carrière a connu un nouvel élan, dû justement à la chanson qui lui attirait son lot de moqueries. Un «petit miracle», estime la chanteuse.
«Je t’aime, à un moment donné, va être joué en Ukraine, en Pologne, en Russie, en Bulgarie, en Roumanie, au Brésil, au Portugal... Je reviens de l’hôpital général, à Montréal, à la maison, et le téléphone se met à sonner. Donc à l’endroit où ma voix est un cri, tous les téléphones s’éteignent. Et à l’endroit où ma voix est à découvrir, tous les coups de téléphone se rallument. Et je commence à mettre mes pieds dans un avion pour aller chanter à Kyïv, à Sofia, à Moscou [...] à Porto, à Sao Paulo... et là, moi, je vis quelque chose qui est de l’ordre de la résurrection. C’est ça qui va me réparer pendant une dizaine d’années», raconte-t-elle.