Lara Fabian nous parle des épreuves de sa vie

Michèle Lemieux
Parce qu'elle a su transformer les épreuves en force, puis les traduire en opportunités, Lara Fabian parvient à offrir à ses fans des chansons qui ont une profonde résonance avec leur propre vécu. Quel que soit le défi, elle sait qu’il est toujours possible d’en ressortir plus fort. Ce message d’espoir et de résilience résonne au coeur de Je suis là, son plus récent album, où de grandes mélodies côtoient des textes percutants. Un album introspectif qui fait appel à la force intérieure et invite à la rédemption.
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Lara, tu nous présente ton nouvel album, Je suis là. Qu’est-ce qu’il raconte?
Je suis là, c’est le témoignage vibrant d’un espace où tout est possible, où les épreuves d’une vie peuvent être perçues comme des opportunités. C’est un album où l’on en finit avec les non-dits. Ce n’est pas un témoignage de la douleur, mais de la libération. Je ne connais personne d’intéressant qui n’ait pas souffert. Et sur ce plan, j’ai envie de dire que je suis tout à fait normale.
À certains égards, ce serait donc un album sur la résilience...
Sûrement. C’est un album qui n’a aucune prétention, si ce n’est de déposer les choses en disant: «Je suis là. Je suis ça.» Je le dis depuis un espace où je suis guérie, en paix. Alors, l’album peut être un espace de rencontre pour tous ceux qui ressentent cela. Quand on est libéré de la souffrance, on n’a plus besoin du regard de l’autre, de l’amitié de l’autre, de l’amour de l’autre. J’ai envie de dire qu’on est plus complet.
J’aimerais qu’on dise un mot sur tes collaborateurs, notamment Slimane et Vianney...
Slimane et moi, on s’est trouvés. Il est une âme soeur de création. On a fini par écrire la plus grande partie de cet album ensemble. Avec Vianney est née la chanson Je suis de toi, qui est l’une de mes préférées sur l’album. Elle raconte qu’on est l’enfant de, mais que, quand on devient soi-même un parent, on peut comprendre à quel point c’est difficile d’être le parent de celui qui un jour dira: «Je suis l’enfant de.» Ça permet de prendre de la hauteur par rapport aux conflits ou aux incompréhensions qui nous ont à la fois créés, fortifiés, définis. Lorsqu’on en sort, qu’on devient complètement soi-même et qu’on devient parent à son tour, on est face au même défi. On peut enfin comprendre que c’est OK d’être l’enfant de. Bien au-delà des conflits ou des impasses. À ce moment-là, les manques ne sont plus des handicaps, mais des opportunités.
La chanson qui aborde l’amour, Je t’ai cherché, est-elle autobiographique?
Elle pourrait l’être, mais ce n’est pas que ma chanson. Elle parle de la mise en adéquation du temps et de l’amour. Pour ma part, je suis dans ma 13e année de relation avec mon mari. J’ai eu envie de parler de lui comme d’un allié, comme c’est le cas dans n’importe quelle histoire d’amour qui a bénéficié du temps. Alors, oui, je me suis probablement appuyée sur certains moments de ma propre vie pour créer cette chanson, mais ça peut être aussi l’histoire de mes parents ou de n’importe quel amour qui, en faisant du temps son allié, se retrouve transformé dans le sens le plus incroyable du terme. Choisir de rester, c’est comprendre qu’on peut faire l’addition de ces moments de vie et qu’ils sont infiniment plus riches lorsqu’on peut les additionner que lorsqu’on abandonne la relation. Que fait-on d’un grand amour lorsqu’on comprend que le temps est son plus grand allié? Je t’ai cherché, c’est ça.
Dans cet album, il est souvent question de résilience. Il y a eu plusieurs épreuves dans ton parcours de vie, n’est-ce pas?
Je n’ai eu que ça. Que ça! Les épreuves, c’est mon destin. Je dois faire de ces épreuves de la matière qui aide les autres. Je n’aurais jamais pu écrire des mots qui ont du sens dans la vie des autres si je n’avais pas moi-même vécu tout ce que j’ai vécu. Donc, je bénis cette matière parce qu’elle me permet aujourd’hui d’être au service des autres et de donner du sens à mon existence.
Comment as-tu transformé la souffrance? Comment as-tu réussi à la dépasser?
En choisissant de le faire. Ça prend une certaine dose d’inconscience et, par moments, une réelle volonté de passer au travers. Quand tu n’en peux plus, tu fais le choix de ne plus souffrir. Mais il faut vraiment aller au bout. Donc, à certains moments, j’ai choisi de continuer à souffrir, comme beaucoup d’entre nous le font. Et à d’autres moments, j’ai décidé que ça suffisait.
Est-ce que tu serais capable d’identifier ce qui a été le plus utile pour toi?
La première chose, ç’a été de comprendre comment je fonctionne psychiquement et biochimiquement. J’ai un tempérament latin. Qu’est-ce que je peux faire pour contrer cet état biochimique? Pour moi, manger, c’est vital. Prendre de grandes marches aussi. Faire du sport. C’est quelque chose que j’ai compris avec le temps: en périménopause, en ménopause, en postménopause. J’ai vécu toutes ces étapes. J’ai 54 ans. J’ai mis du temps à comprendre qu’il fallait que je fasse certaines choses parce que, biochimiquement, ça fonctionne pour moi et ça me fait du bien.
Je suis là est disponible sur toutes les plateformes. Pour en savoir plus sur ses projets, rendez-vous à larafabian.ca. En route vers Star Académie, du 13 au 16 janvier, à 19 h 30, à TVA. Le Variété, dès le dimanche 19 janvier à 19 h, à TVA. La quotidienne, du lundi au jeudi à 19 h 30, dès le 20 janvier, à TVA. L’effet Lara, à voir en 2025, à TVA et TVA+.