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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

L’année s’annonce ardue pour les marchés

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Photo portrait de Michel Girard

Michel Girard

2022-05-05T09:00:00Z
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Pour une rare fois depuis le début de l’année, Wall Street a enregistré hier de solides gains alors que ses grands indices (Dow Jones, SB&P 500, Nasdaq) ont tous bouclé la journée en hausse de trois pour cent.  

Cela va mettre un peu de baume sur la déprime de vos portefeuilles. Mais ne vous emballez pas trop vite. L’année s’annonce ardue pour les marchés.  

Quand vous allez prendre connaissance de vos relevés de placements au 30 avril, vous risquez d’avoir un choc.  

Et ce, peu importe si vous détenez un portefeuille d’actions, d’obligations, de fonds d’actions, de fonds d’obligations, de fonds équilibrés, de fonds indiciels.  

Ne serait-ce qu’avec un portefeuille équilibré, mettons 50 % en obligations et 50 % en actions (moitié-moitié canadiennes et étrangères), vous allez constater, pour les quatre premiers mois, une perte d’environ 8,4 % par rapport à la valeur de votre portefeuille à la fin de décembre 2021.  

FORTE HAUSSE DE LA FED  

Comme prévu par tous les analystes financiers et les économistes de la planète, la Réserve fédérale américaine (Fed) a haussé hier son taux directeur d’un demi-point de pourcentage, sa plus importante augmentation en 22 ans ou presque. Le taux passe ainsi à 1 %.  

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Vous allez me dire : « Y a rien là ! » Malheureusement, c’est tout le contraire : l’augmentation de ce demi-point de pourcentage confirme que la Réserve fédérale a bel et bien enclenché le processus de resserrement de sa politique monétaire.  

Le demi-point d’hier ne fait qu’amorcer une série de plusieurs hausses successives du taux de la Fed visant notamment à contrer l’inflation galopante qui frappe les États-Unis. Le taux directeur de la Fed pourrait dépasser les 2,5 % d’ici la fin de l’année. 

Le grand défi de la Fed ? Réussir à combattre l’inflation en haussant les taux d’intérêt de sorte à ne pas entraîner l’Amérique en récession.  

Théoriquement, l’un des pires facteurs négatifs pour la Bourse, c’est la hausse des taux d’intérêt.  

Or, à la suite de l’annonce du relèvement du taux directeur de la Fed, hier, à 14 heures, comment ont réagi les indices boursiers ? Ils ont tous augmenté ! Comment peut-on expliquer cette réaction positive des investisseurs ?  

Réponse : la hausse d’un demi-point du taux de la Fed était déjà amplement escomptée par l’entremise des baisses précédentes du marché boursier.  

LES CREUX ?  

Maintenant, la grande question : est-ce que les reculs importants enregistrés par les trois principaux indices américains depuis le début de l’année ont atteint le creux ? À la fin d’avril, voici les reculs qu’ils affichaient depuis le début de l’année 2022 :  

  • Dow Jones : - 9,25 %  
  • S&P 500 : - 13,3 %  
  • Nasdaq : - 21,2 %    

La Bourse canadienne, elle, a mieux défendu ses investisseurs en ne reculant que de 2 %. 

Du côté du marché obligataire, les pertes sont énormes, variant de 10 à 18 % lors des quatre premiers mois de l’année.  

Cela dit, tant mieux si le creux boursier et le creux du marché obligataire ont été atteints.  

Mais je ne gagerais pas là-dessus en raison des grandes inconnues qui persistent par rapport à l’étendue des conséquences économiques du conflit entre la Russie et l’Ukraine, au contrôle de l’inflation, à la flambée du prix du baril de pétrole, à l’impact sur l’économie des problèmes d’approvisionnement, etc.  

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