Lanceurs d’alerte à la FTQ-Construction: Magali Picard admet s’être mal exprimée
Marie-Anne Audet
La présidente de la FTQ, Magali Picard, qui s’en est pris le mois dernier aux lanceurs d’alerte qui ont révélé les dépenses douteuses réalisées à la FTQ-Construction, a admis s’être mal exprimée lors d’une entrevue accordée à LCN.
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La syndicaliste, qui a affirmé le 5 février dernier au micro de Patrick Lagacé au 98,5 FM que de transmettre «des informations privilégiées» à des journalistes était «criminel n’importe où, dans n’importe quelle organisation», a tenu à nuancer ses propos.
«Ce que j’essayais de dire, et que j’ai très mal fait, c’est d’expliquer qu’encore aujourd’hui, l’impression que j’ai, c’est que ces informations-là ne viennent pas de gens qui voulaient être des lanceurs d’alerte», a admis Mme Picard, qui croit que les sources dans le dossier ont subi «des pressions externes» afin de «tasser ceux qui amènent le changement actuellement».
«Mon inquiétude, c’est que [...] ces gens-là le fassent contre leur gré, qui se sentent pris en otage, qui vivent des pressions. Et ça, pour moi, c’est inacceptable», a-t-elle dit.
La présidente de la plus grosse organisation syndicale au Québec a d’ailleurs ajouté que la FTQ «représente des gens qui sont lanceurs d’alerte».
«Si l’objectif, c’était de dire: “Écoutez, c’est pas éthique, puis je veux que ça sorte, que ça soit connu”... C’est pas moi qui vais se plaindre de ça», a-t-elle poursuivi.
Démission prématurée
Le scandale, qui a plongé l’organisation syndicale dans la tourmente dans les dernières semaines, a mené à la démission mercredi de son directeur général, Éric Boisjoly.
Ce dernier a refusé de prendre le blâme pour les factures de milliers de dollars en alcool, en restaurants et en voitures payées à même les contributions des travailleurs.
Magali Picard a assuré qu’elle n’a rien à voir avec ce départ à la FTQ-Construction.
«Je n’ai pas demandé à Éric Boisjoly de démissionner, absolument pas. C’est une décision qu’il a prise en famille. Pas de cachette non plus, hein, les dernières semaines ont été extrêmement difficiles», a-t-elle dit.
Cette dernière, qui était sur la défensive lorsqu’elle a été confrontée au sujet des dépenses douteuses, dit n’avoir «aucune espèce d’idée» du moment où les sommes utilisées vont être remboursées.
«Ce que je vous dis, c’est que la FTQ-Construction est en train d’aller chercher des recommandations de la part d’une firme comptable reconnue au Québec pour avoir les meilleures pratiques. Et par suite de ça, ils se sont déjà engagés à les mettre en application», a-t-elle illustré.
Voyez l’entrevue complète dans la vidéo ci-dessus.