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L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

Lancement de son nouvel album «Anarcolique»: auteur du succès «Tokébakicitte», Jérôme 50 dénonce l’élitisme de la gauche artistique

Jérôme 50 lance l'album «Anarcolique», dans lequel sa musique prend un virage punk-rock-ska.
Jérôme 50 lance l'album «Anarcolique», dans lequel sa musique prend un virage punk-rock-ska. Photo Stevens LeBlanc
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Photo portrait de Cédric Bélanger

Cédric Bélanger

2025-05-03T04:00:00Z
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Même s’il se qualifie d’artiste de gauche, lui qui lance en fin de semaine un album de punk-rock intitulé Anarcolique, Jérôme 50 déplore le snobisme de ce qu’il appelle «une élite intellectuelle artistique» envers les artistes qui obtiennent un grand succès populaire.

«Il y a un élitisme au sein de la gauche artistique. Elle a de la difficulté à reconnaître les qualités rassembleuses d’artistes comme Roxane Bruneau, Souldia et Les Cowboys Fringants», dénonce l’inclassable auteur-compositeur-interprète de Québec.

Sobre depuis deux mois, Jérôme 50 parle de ses années de consommation excessive dans son nouvel album.
Sobre depuis deux mois, Jérôme 50 parle de ses années de consommation excessive dans son nouvel album. Stevens LeBlanc/JOURNAL DE QUEBEC

«L’affaire, dit-il, c’est qu’eux réussissent à rassembler. Les gauchistes, on a de la misère à faire ça. Je veux que les artistes populaires soient fiers de ça et que nous, les gauchistes, reconnaissions l’apport positif de Roxane Bruneau à la société et à la culture québécoise. Je n’aime pas sa musique, mais je dois reconnaître qu’elle réussit à rassembler, et ça, c’est positif.»

L’impact de Tokébakicitte

À ses débuts, Jérôme 50 était considéré comme un artiste marginal de gauche. Le succès de la chanson Tokébakicitte, qui se moquait à la fois des travers des environnementalistes et des policiers racistes, pendant la pandémie de COVID-19, a élargi son public vers la droite, même celle plus radicale.

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«J’ai entendu dire que la toune jouait dans des rassemblements de camionneurs», s’étonne-t-il encore aujourd’hui.

Encouragé par ce succès, Jérôme 50 a eu encore plus envie de s’adresser au Québec sur Anarcolique.

«J’ai envie de parler aux gars de shop, aux travailleurs, aux travailleuses, au monde de région. J’ai envie de faire le party avec ceux qui veulent être Québécois, peu importe la couleur de la peau, peu importe l’identité sexuelle, les croyances politiques. Peut-on faire le party ensemble le temps d’une soirée dans un festival?»

Fantasmes artistiques

Malgré son envie de poursuivre dans la même veine populaire que sa chanson fétiche, Anarcolique marque un virage musical pour Jérôme 50, qui se lance à fond dans un fiévreux mélange de punk-rock-ska.

Pensez à une rencontre au sommet entre NOFX, le Québec Redneck Bluegrass Project et Les Cowboys Fringants.

«Ce sont de grandes influences. Quand j’étais dans la cour d’école au primaire, je repiquais toutes les mélodies de La Grand-Messe à la flûte à bec. Pour moi, ça reste un des plus grands albums de l’histoire du Québec.»

Ce changement de direction musicale n’aurait pas été possible sans le succès de Tokébakicitte, indique Jérôme 50.

«Je vis modestement. Je suis encore en appartement, j’ai un vieux char. Le revenu que la chanson génère, je le remets en studio. Ça donne de bonnes conditions aux musiciens avec qui je travaille. Tokébakicitte a permis d’exaucer des fantasmes artistiques que j’avais, par exemple avoir des brass et faire des tounes de ska-punk.»

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Sobriété

Sur son troisième disque, Jérôme 50 lève aussi le voile sur ses années de consommation de substances de toutes sortes avec des chansons aux titres et aux propos très explicites, comme Le king de la consommation, Y’a pu d’poude dans poude, Chéri arrête de boeeere et Anarcolique, cette dernière posant également un regard mélancolique sur ses années de musicien de rue dans le Vieux-Québec.

Il en parle maintenant au passé, lui qui est sobre depuis deux mois. Au moment de l’entrevue, il nous présentait même fièrement une bière sans alcool qu’il aime et qui va l’aider à demeurer abstinent.

«C’est 24 heures à la fois», confie Jérôme 50, à propos de sa décision de cesser de consommer, devenue nécessaire.

«Ce qui m’attend si je n’ai pas cette prise de conscience, c’est le banc de neige. Je le sais parce qu’il y a bien des choses que je ne me rappelle plus.»

  • Anarcolique est sur toutes les plateformes musicales.
  • Des spectacles de lancement auront lieu le 15 mai à L’Hémisphère gauche, à Montréal, et le 16 mai, au Scanner Bistro, à Québec.
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