L’amour du baseball retrouvé: après un passage chez les Blue Jays, Jean-Christophe Masson veut rebondir avec les Capitales


Stéphane Cadorette
En août dernier, lorsqu’il a été libéré par les Blue Jays de Toronto, Jean-Christophe Masson en était rendu à voir une journée sur le terrain comme un fardeau. Une saison de baseball en France et sa présence actuelle au camp d’entraînement des Capitales ont vite ravivé sa passion.
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«J’ai retrouvé le feu en dedans de moi», a confirmé en souriant le jeune homme de 22 ans au parc Henri-Casault, où les Capitales se préparent pour la saison qui débute vendredi au New Jersey.
Masson ne sait pas s’il sera de l’aventure. Patrick Scalabrini n’a fait aucune promesse au voltigeur.
Ce dont il est convaincu, cependant, c’est qu’après une remise en question au terme de son passage de quatre ans dans l’organisation des Jays, celui qui a été repêché en 26e ronde en 2019 aborde le baseball d’un nouvel œil.
«J’étais dans une zone grise dans ma vie. Je ne savais plus trop où j’en étais. Je n’avais pas de plan à l’école, je ne savais pas trop quoi faire. Je ne savais plus si je voulais continuer au baseball. Là, je vois mon sport d’une autre perspective», a confié le joueur de Lévis.
Un voyage salutaire
Devant cette impasse, l’automne dernier, Masson a vu une opportunité qu’il n’avait pas imaginée se présenter à lui. Il a mis le cap sur Rouen, où il a aidé les Huskies à remporter le Championnat de France en produisant 37 points, un sommet dans l’équipe. Il a frappé 41 coups sûrs en 134 présences au bâton.
«Je me suis dit que c’était parfait de vivre quelque chose loin de chez moi pour réfléchir tout en continuant de jouer pour me garder dans le bain. En France, j’ai été super bien accueilli, et on a gagné le championnat dans un bon niveau de compétition. C’était super cool.
«Ça m’a permis de bien assimiler tout ce qui s’était passé avec les Blue Jays et de me situer pour le futur. J’ai retrouvé une perspective de gratitude et j’ai réalisé que j’étais chanceux de jouer au baseball tous les jours», a-t-il raconté.
Retour à Québec
Au beau milieu de sa saison à Rouen, Masson a réalisé en discutant avec son père qu’il souhaitait se donner toutes les chances de percer avec les Capitales.
Voilà qu’il se bat pour un poste avec l’équipe qu’il a soutenue au Stade Canac pendant toute sa jeunesse et durant son passage au programme Sport-études avec les Canonniers de Québec.
«C’est en jasant avec mon père que j’ai choisi de m’engager, d’aller au camp d’entraînement des Capitales et d’essayer all-in», a-t-il affirmé, spécifiant qu’il a travaillé durant l’hiver à prendre de la masse musculaire pour augmenter sa puissance.
«Je dois montrer ma puissance, qui est normalement l’un de mes principaux atouts. À date dans ma carrière, cette puissance n’a pas assez sorti dans les matchs. Ça marche en pratique, mais il faut que je réussisse à l’amener dans les situations de matchs», a-t-il constaté.
Maintenant que les doutes sont derrière lui, Masson n’entretient plus de rancœur. Sa place, c’est avec les Capitales qu’il souhaite la trouver.
«Je pense que les Jays m’ont vraiment donné ma chance. J’ai vécu des années incroyables, j’ai vécu plein de choses, j’ai grandi. Je ne veux plus le voir comme si quelque chose de plate m’était arrivé.
«Ce que je veux maintenant, c’est jouer pour ma ville. C’est un honneur de porter ce chandail-là.»