Sandrine Bisson dans «Confessions»: tomber en amour avec un tueur à gages


Maxime Demers
Qu’est-ce qui peut inciter une femme sans histoire à tomber en amour avec un tueur à gages et même, éventuellement, à devenir sa complice pour certains de ses meurtres ? C’est l’une des questions que s’est posées l’actrice Sandrine Bisson en se glissant dans la peau de la maîtresse de Gérald Gallant dans Confessions, le nouveau film de Luc Picard sur la vie du criminel québécois.
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«Pour moi, cette femme, c’est d’abord et avant tout une amoureuse», tranche Sandrine Bisson au sujet de ce personnage librement inspiré de Jacqueline Benoit, l’ex-maîtresse du tueur à gages Gérald Gallant.
En janvier 2014, Mme Benoit a été reconnue coupable de complot de meurtre et a dû purger une peine de 20 mois de détention dans la collectivité.
Gérald Gallant et Jacqueline Benoit (rebaptisée Jocelyne Lacroix dans le film) se sont rencontrés en faisant du vélo, une passion commune, à l’époque où le tristement célèbre tueur à gages sévissait, pendant les années 1990. Si elle ignorait au début les activités criminelles de son amant, elle a fini par comprendre le « métier » de celui-ci, au point même de l’accompagner à Chicoutimi pour l’assister dans l’un de ses meurtres.
C’est Luc Picard (le réalisateur et acteur principal de Confessions) qui a contacté Sandrine Bisson pour lui offrir le rôle de la maîtresse de Gallant dans son film. Pour tenter de comprendre le personnage, Sandrine Bisson a visionné tout l’interrogatoire de Jacqueline Benoit avec la police.
«C’était très instructif parce que dans son interrogatoire, elle ne parle pas pendant des heures», indique l’actrice.
«Cela m’a permis de voir toute l’intériorité de cette femme-là qui a fait une gaffe par amour. Je pense que c’est ça, l’étincelle qui lui a donné envie d’aller vers ce gars-là. Elle venait de Donnacona où il ne se passait pas grand-chose. Mais je pense qu’au fond d’elle, c’était une fille de New York. Elle rêvait grand et elle pensait que tout était possible. Il y en a, des filles comme elle, qui oublient tout le reste pour suivre des gars aveuglément. D’habitude, je ne comprends jamais ces filles-là. Mais là, je les ai comprises à travers ce personnage. Je ne pense pas que mon interprétation salisse cette femme-là.»
Un beau hasard
Depuis le début de l’année, Sandrine Bisson est plus présente que jamais sur nos écrans. En plus de son rôle dans Confessions, l’actrice a défendu le personnage principal du Temps des framboises, la première série télé du cinéaste Philippe Falardeau, offerte depuis la mi-avril sur la plateforme Club illico. On l’a aussi vue récemment dans Le bonheur, la nouvelle série de François Avard.
«J’ai été chanceuse dans le passé, mais j’ai toujours été chanceuse tranquillement, observe-t-elle. Mais là, le hasard fait que plusieurs projets dans lesquels j’ai joué sont sortis cette année. C’est particulier parce qu’ils n’ont pas du tout été tournés en même temps. Confessions, ça fait presque trois ans qu’on l’a tourné!»
Le prochain projet de Sandrine Bisson sera vraisemblablement le tournage de la seconde saison du Temps des framboises, qui a récemment été renouvelée par Club illico. D’ici là, elle dit vouloir profiter de ce temps de congé.
«Je préfère ne rien prendre en attendant le tournage du Temps des framboises, dit-elle. Je le fais pour moi, mais aussi par respect pour mes collègues de travail. J’ai souvent été celle qui était assise dans son salon et qui voyait à la télévision la même actrice dans plusieurs séries différentes. Je me disais que si j’étais dans la position inverse, je n’aimerais pas faire subir cela à d’autres. Je trouve que Le bonheur et Le temps des framboises, c’est assez pour moi en ce moment. J’en profite pour tourner dans des projets underground comme des courts métrages. Je suis correcte comme ça.»
Confessions a pris l’affiche mercredi.