L’Alberta introduit une loi qui rendrait plus facile un référendum sur sa souveraineté


Olivier Boivin
Le gouvernement de l’Alberta a introduit mardi une nouvelle loi pour revoir son processus électoral, qui rendrait plus facile un référendum sur sa souveraineté.
Cette nouvelle loi, le Election Statutes Amendment Act, propose plusieurs mesures dont l’allégement du nombre de signatures requises pour proposer une question référendaire à la population albertaine, le faisant passer de 20% du nombre de votes à l’élection précédente à 10%.
Si cette loi est adoptée, le délai requis pour présenter ces signatures passerait également de 90 à 120 jours.
Lors d’un point de presse, lundi, la première ministre de l’Alberta, Danielle Smith, a expliqué que ces changements visaient à ce que davantage de questions référendaires soient proposées à l’ensemble de la population à partir d’initiatives citoyennes.
«On veut une barre qui est haute, mais pas une barre qui est impossible à atteindre, a-t-elle indiqué. On a vu avec certaines initiatives municipales dans le passé que la barre était impossible à atteindre.»
«Si on regarde la Californie, ils ont souvent des initiatives citoyennes pour des questions référendaires, a-t-elle continué. Ils ont 10 à 15 propositions par élection, et c’est ce que j’aimerais voir. Plus d’initiatives citoyennes.»
Albertans deserve elections that are fair, secure, and reflect the true will of the people.
— Danielle Smith (@ABDanielleSmith) April 29, 2025
That’s why our government is introducing the Election Statutes Amendment Act with the following proposed changes:
• Banning the use of electronic tabulators and other automated voting… pic.twitter.com/wMbQaFPowf
La première ministre a rejeté l’idée selon laquelle ces changements législatifs visaient à faciliter spécifiquement un référendum sur la souveraineté de la province de l’Ouest canadien.
«Je crois à la souveraineté de l’Alberta dans un Canada uni, mais il y a un processus référendaire qui permet aux citoyens de se mettre ensemble pour poser une question sur un bulletin de vote, a-t-elle mentionné. Je ne veux pas émettre de jugement sur ce que pourraient être ces questions, mais [la souveraineté de l’Alberta n’est pas mise de l’avant] par notre gouvernement».
Elle assure que le fait que l’introduction de cette loi survient le jour suivant une élection fédérale dont le résultat n’est pas en faveur de la manière dont ont voté les Albertains est une pure coïncidence.
«Nous aurions introduit cette législation, peu importe le résultat des élections», a-t-elle dit.
Des demandes pour Carney
Danielle Smith a l’intention de faire avancer le développement des ressources naturelles de sa province avec le gouvernent fédéral et compte porter une série de demandes au nouveau premier ministre afin que puissent être développés des corridors énergétiques à l’échelle nationale.
«Au début de la campagne, j’ai dit que je m’attendais à ce que le parti qui est élu de régler les neuf enjeux de législation qui nous empêchent d’exercer notre droit constitutionnel de développer nos ressources», a-t-elle affirmé.
«Je sais que le chef de l’opposition était favorable, mais monsieur Carney, ce n’est pas clair, a-t-elle ajouté. Donc, on va travailler pendant les six prochains mois pour régler ces enjeux.»
Elle dit comprendre la frustration des Albertains en ce qui a trait au résultat des élections.
«Je pense que les Albertains ont mal et se sentent trahis, a-t-elle avancé. Je pense que le Canada se sent de cette même façon avec la manière dont les États-Unis nous traitent, mais les Albertains ont été traités de cette façon depuis les 10 dernières années.»
«Nous avons été traités comme si nos intérêts et nos impératives économiques n’ont pas d’importance, a continué la première ministre. Je pense que c’est ce qu’on a vu pendant ces dernières élections. Je pense que les Albertains partagent ma vision qu’on doit avoir une souveraineté de l’Alberta à l’intérieur d’un Canada uni, mais j’aimerais bien voir l’équipe Canada être dans l’équipe de l’Alberta pour une fois.»