Laissez mon utérus tranquille, M. Poilievre

Pierre Poilievre semble accorder une attention excessive à l’horloge biologique des Canadiennes durant la campagne électorale, un sujet qui n’a absolument pas sa place dans ce contexte politique.

J’ai 28 ans. Je suis dans l’âge où mon horloge biologique pourrait sonner à tout moment. Il se peut aussi que j’attende encore et encore et qu’elle ne sonne jamais. Ou bien, il se peut qu’elle sonne et que je décide de ne pas répondre. Cela ne regarde personne... surtout pas un politicien. Ma vie reproductive ne concerne que moi.

Il est insupportable de voir un homme, ou même quiconque, se permettre de discuter de la vie reproductive des femmes sans aucune gêne. Et ce qui est encore plus triste, c’est qu’il n’est pas le seul à le faire.

Votre avis, non merci

J’ai toujours été fascinée par la confiance excessive que certains semblent avoir en pensant qu’ils ont un droit de regard sur la reproduction d’une femme. Je pense aux collègues, aux parents, aux amis, aux tantes, aux oncles qui insistent sur le fait que la vie d’une femme ne sera épanouie que lorsqu’elle deviendra mère. Je pense aussi à ceux qui jugent les femmes sans enfant comme «égoïstes», oubliant que chaque parcours est unique.

En public comme en privé, jamais on ne devrait remettre en question la capacité d’une femme à évaluer ce qui est le mieux pour elle et son avenir.

Les vrais enjeux

Pierre Poilievre devrait se concentrer sur des enjeux qui touchent vraiment la société dans son ensemble, pas sur des questions aussi personnelles.

Utiliser la vie reproductive des femmes pour récolter des voix, c’est non seulement irresponsable, mais cela détourne aussi l’attention des problèmes importants.

Chaque femme a le droit de décider quand, comment et si elle souhaite fonder une famille, sans qu’un politicien vienne imposer sa vision sur sa vie intime.