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L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

Laissez donc Harry Potter tranquille!

PHOTO D'ARCHIVES, REUTERS
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Photo portrait de Sophie Durocher

Sophie Durocher

2025-10-09T23:00:00Z
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Ça fait longtemps que je dis que le monde est rendu fou. Mais là, je dois changer mon vocabulaire et augmenter d’un cran. Le monde est rendu cinglé, crackpot, barjo, dingo et viré sur le top.

La Commission des parcs de Vancouver s’est excusée d’accueillir... un événement amusant sur le thème de Harry Potter dans un parc de la ville.

«Cela ne se reproduira plus!» ont déclaré les conseillers municipaux, après avoir abondamment pleuré.

Tout ça parce que Harry Potter a été écrit par J.K. Rowling et que J.K. Rowling est le symbole du Mal auprès de certains militants trans qui l’accusent (à tort) d’être une vilaine transphobe.

Quand tu en es rendu à vouloir punir des enfants qui veulent juste s’amuser avec leur héros littéraire préféré, c’est que l’heure est grave.

Une baguette magique

«Une motion demandant à la Commission des parcs de Vancouver de présenter des excuses officielles pour l’accueil d’une attraction Harry Potter a été adoptée mardi à l’unanimité».

Quand j’ai vu la nouvelle passer, j’ai pensé que j’étais en train de lire un roman de science-fiction situé dans un avenir imaginaire où Big Brother dicte qui est bon et qui est méchant, les livres qu’on peut lire et ceux qui sont sulfureux.

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Et c’est quoi, cette attraction? Je suis allée dans le site du «Harry Potter Forbidden Forrest Experience». Voici ce qu’on y décrit (ma traduction): «Un sentier lumineux dans une sombre forêt où on rencontre des créatures fantastiques et où on vit des moments emblématiques du monde des sorciers».

Cette attraction immersive temporaire (une sorte de Illumi des sorciers) ouvrira ses portes dans le fameux parc Stanley de Vancouver le 7 novembre.

• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l'émission de Mario Dumont, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

Imaginez donc! Dans cette attraction, les enfants qui capotent sur l’univers Harry Potter vont pouvoir croiser des licornes, des hippogriffes et des niffleurs.

Appelez la police, une partie des revenus d’un parc Harry Potter sera reversée à... la fille qui a écrit Harry Potter!

À un moment donné, il va falloir que les pleureurs professionnels arrêtent d’«annuler» J.K. Rowling. Elle a parfaitement le droit d’affirmer qu’«une femme transgenre n’est pas une femme». Ce ne sont pas des propos haineux. On peut être d’accord ou pas avec elle, mais la rendre infréquentable, intouchable et boycottable, c’est ridicule. Je ne veux pas faire de mauvais jeux de mots, mais il faut arrêter cette chasse aux sorcières.

Bordel, peut-on simplement laisser les enfants s’amuser, loin des guéguerres idéologiques des adultes? Ce serait trop en demander aux militants transgenres qui veulent absolument fermer la gueule à J.K. Rowling parce qu’elle a le culot d’exiger que les espaces pour les femmes soient réservés aux femmes biologiques.

Désolée de vous rappeler ça, chers commissionnaires de Vancouver, mais le sexe biologique est une réalité. Contrairement aux hippogriffes et aux niffleurs.

Une petite commission fragile

La Commission des parcs de Vancouver ne s’est pas seulement «excusée» d’avoir autorisé l’attraction Harry Potter. Les membres ont raconté avoir beaucoup pleuré pendant cette rencontre très émotive. Ils ont aussi «désavoué» J.K. Rowling et ils ont promis de tout faire pour regagner la confiance du public.

Misère, c’est juste un sentier dans la forêt, les amis!

Quand on lit ça, on se demande vraiment où sont les adultes dans la pièce!

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