«Laide et pornographique»: une statue représentant «le rêve torride d’un homme» sera retirée de la place publique, au Danemark

La statue d’une sirène érigée près d’un fort à Copenhague au Danemark sera retirée de la place publique après avoir été jugée trop «vulgaire» et «pornographique», provoquant un débat sur la discrimination basée sur l’apparence physique.

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«Ériger une statue représentant le rêve torride d’un homme sur ce à quoi devrait ressembler une femme est peu susceptible de favoriser l’acceptation de leur propre corps par de nombreuses femmes», a déploré la journaliste et prêtre danoise Sorine Gotfredsen, sans mâcher ses mots, dans le journal local Berlingske, selon The Guardian lundi.

Les critiques multipliées entourant la statue «Den Store Havfrue» (ou «La Grande Sirène» en français), située à Fort Dragør, sur les anciennes fortifications maritimes de Copenhague, ont fini par venir à bout de l’Agence danoise pour les palais et la culture, qui retirera l’imposante pièce d’art de quatre par six mètres de la place publique, selon le média britannique.

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Cette décision, expliquée par le fait qu’elle ne correspondait pas au patrimoine culturel du monument de 1910, survient après que plusieurs personnes aient pris la parole pour dénoncer la statue «laide et pornographique», en raison de sa poitrine plus imposante, selon les mots du critique d'art de Politiken, Mathias Kryger.

«Il est vraiment encourageant de constater que beaucoup trouvent cette statue vulgaire, peu poétique et indésirable, car nous étouffons sous des représentations de corps envahissantes dans l'espace public», a poursuivi Sorine Gotfredsen.

«La Grande Sirène» de 14 tonnes avait initialement été érigée en 2006 près de la populaire statue de «La Petite Sirène» de Copenhague, inspirée du conte de fées de Hans Christian Andersen, en réponse aux critiques des touristes qui la trouvaient trop petite.

Mais elle a été déplacée une première fois en 2018 après que les locaux l'aient dénoncée comme «la fausse et vulgaire sirène», a relevé The Guardian.

De son côté, l’artiste, Peter Bech, peine à comprendre les critiques, alors qu’il a affirmé que les seins de la statue de pierre sont «d’une taille proportionnelle» à son échelle, selon le média britannique.

Pour d’autres, cette décision reflète de l’attitude de la société envers le corps des femmes.

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«Les seins féminins nus doivent-ils avoir une forme et une taille académiques spécifiques pour être autorisés à apparaître en public?» a questionné Aminata Corr Thrane, rédactrice en chef des débats de Berlingske, pour qui l'examen minutieux des seins de la sirène équivaut à une forme de stigmatisation corporelle, selon The Guardian.

D’autant plus que «La Grande Sirène» serait «un peu moins nue» que «La Petite Sirène», ce qui lui laisse croire que le problème réside bel et bien dans la taille «plus généreuse» de sa poitrine.

Dans l’espoir de la garder dans la ville, l’artiste a proposé de l’offrir à la municipalité de Dragør, qui aurait décliné en indiquant que la statue est «difficile à intégrer» et qu’elle «prend beaucoup de place», a rapporté le média britannique.