Laïcité dans les CPE: le ministre Roberge veut interdire le port du voile

Québec va interdire le port du voile chez les éducatrices des garderies. Comme pour les enseignantes, une clause grand-père protégera toutefois celles qui sont déjà en poste dans le réseau.

«On a vraiment l’intention de donner suite à cette recommandation du rapport Pelchat-Rousseau, c’est-à-dire d’implanter concrètement les principes de la laïcité dans nos CPE», a affirmé jeudi le ministre responsable de la Laïcité, Jean-François Roberge. «C’est important, je pense, d’offrir un cadre neutre aux enfants.»

Afin de répondre aux inquiétudes du réseau, qui craint des répercussions comme une baisse du nombre d’éducatrices, le ministre imposera une mesure d’atténuation.

«Je veux juste préciser qu’on a l’intention d’y aller avec la clause de droit acquis», a-t-il confirmé.

«Il faut faire attention. On le fait pour nos jeunes, pour nos enfants, et par souci de cohérence avec ce qui se passe dans le réseau public. Ce qu’on voit aussi, je veux dire, dans les écoles», a expliqué le ministre Roberge.

Il est convaincu que la population est en phase avec les intentions du gouvernement. Il souhaite s’inspirer des mesures qui ont connu du succès ailleurs dans le monde, notamment en France.

«Notre but, ce n’est pas d’aller le plus loin possible, mais de s’inspirer des mesures les plus efficaces.»

Le ministre admet qu’une réflexion est en cours quant à l’utilisation de la clause dérogatoire pour imposer son projet de loi. Un acte «légitime», dit-il.

En août dernier, un comité d’experts mis sur pied par Québec recommande d’interdire les signes religieux dans les CPE et les garderies subventionnées, en plus d’abolir le financement étatique des écoles privées religieuses.

Les experts Christiane Pelchat et Guillaume Rousseau ont émis 50 recommandations visant à renforcer la laïcité au Québec.