LNH: Alexis Lafrenière va à sa vitesse

EAST RUTHERFORD | Il y a trois ans, quand Alexis Lafrenière disputait sa première saison dans la LNH, les mauvaises langues disaient qu’il aurait dû rester dans la LHJMQ et qu’il n’avait pas une saison digne d’un premier choix au total. 

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Pourtant, Lafrenière avait amassé 21 points en 56 rencontres. À 18 ans. Ce n’est pas si mal. Et lors des saisons suivantes, il a continué d’augmenter sa production un peu chaque année.

Le voici à 22 ans dans sa quatrième saison avec les Rangers de New York et, à moins d’une blessure, il réalisera facilement sa meilleure saison en carrière. Il peut même penser à atteindre les 50 points.

Ce n’est peut-être pas encore à la hauteur des attentes de ses détracteurs, mais tous les premiers choix ne sont pas créés égaux et, surtout, Lafrenière se retrouve dans une équipe très talentueuse où tout le monde se bat pour du temps de glace.

Bonne compagnie

«Ça va bien, c’est sûr que je joue avec des bons joueurs qui m’aident beaucoup et on a pas mal de temps de glace», convient l’ailier gauche après avoir quitté la glace extérieure du MetLife Stadium.

Il est effectivement en bonne compagnie puisqu’il évolue aux côtés de Vincent Trocheck et d’Artemi Panarin.

Ce dernier croit d’ailleurs que le Québécois originaire de Saint-Eustache sort réellement de son cocon cette saison.

«Cette année, c’est un joueur différent. Il est plus confiant, il a plus de temps de glace et il grandit de jour en jour. C’est bien de le voir travailler fort.»

Apprendre

Les Rangers comptent également dans leurs rangs Chris Kreider, Mika Zibanejab, Jacob Trouba et Adam Fox. C’est une équipe expérimentée et talentueuse et Lafrenière veut en tirer le maximum.

«On a des stars de la Ligue et de pouvoir jouer en arrière d’eux et de voir comment ils se comportent sur et en dehors de la glace, ça aide beaucoup quand tu es un jeune joueur.»

Arrivé dans la Grosse Pomme à 18 ans avec pour seul objectif de se tailler un poste dans l’équipe, celui qui a connu trois saisons du tonnerre avec l’Océanic de Rimouski dans la LHJMQ a pris son temps pour se développer.

«Je suis resté patient en ayant comme objectif d’apprendre et de m’améliorer chaque saison. Ici, je peux apprendre des meilleurs.»

Ajustement

On se répète, aucun joueur n’évolue à la même vitesse et ça ne veut pas dire qu’un joueur qui se développe lentement n’explosera pas. Lancez-nous des tomates, mais dans un avenir assez rapproché, Lafrenière sera une pièce très importante du puzzle des Rangers.

Et ça sera possible parce qu’il aura eu le temps de se développer et surtout de s’ajuster à sa nouvelle réalité professionnelle.

«Je suis plus habitué à la vitesse de la Ligue nationale maintenant. Tu n’as pas beaucoup de temps pour faire les jeux, mais il y a du temps, il faut juste être prêt.»

«Les gars arrivent tellement vite sur toi. Chez les juniors, il y avait un peu plus de temps et je pouvais garder la rondelle longtemps, mais ici, tu dois faire tous les petits jeux.»

Même situation

On aurait pu mettre Lafrenière en contact avec Juraj Slafkovlsy. Après tout, le jeune Slovaque a été jugé un peu de la même façon à sa première année avec le Canadien, la saison dernière. Que lui aurait dit Lafrenière s’il lui avait parlé?

«Il faut être patient et essayer de ne pas perdre confiance, peu importe le temps de glace. L’important c’est d’apprendre et de t’améliorer et les choses vont aller de mieux en mieux et la confiance va être plus grande. Il a joué contre nous jeudi soir et je l’ai trouvé solide.»

Même s’il est à New York, Lafrenière sait ce qu’on a dit de lui à la maison, mais il s’en est isolé pour se concentrer sur sa tâche.

«J’essaie de rester loin des réseaux sociaux, mais des fois, tu vois des choses passer.»

Il suffit de bloquer le bruit dans ce temps-là et il semble capable de le faire.