La Ville de Québec lance son réseau «Vélo cité»

La Ville de Québec lancera trois corridors cyclables sécurisés dans les cinq prochaines années au coût de 29 millions $. Comme le révélait Le Journal, le tout premier verra le jour dans Charlesbourg, mais avec une année de retard.

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Le réseau «Vélo cité» sera la pièce maitresse de la vision de la mobilité active de la Ville de Québec, a annoncé le maire Bruno Marchand, mardi.

Mais il faudra une année de plus que prévu pour inaugurer le premier circuit entre Charlesbourg et le centre-ville, maintenant planifié pour 2024.

Ce délai est nécessaire «pour bien faire les choses», notamment pour consulter les gens et «enlever le plus d’effets négatifs possibles», a soutenu le maire.

Les deux corridors suivants seront aménagés dans les secteurs de Vanier-Lebourgneuf-Saint-Émile et de Beauport.

Acceptabilité

M. Marchand a assuré que «le but ce n’est pas de retirer des voies aux autos», sans pouvoir exclure cette possibilité puisque des analyses plus poussées sont à faire pour préciser les tracés.

Il s’attend à recevoir un certain «vent de face», mais se dit confiant d’obtenir l’acceptabilité sociale de son projet.

«Chaque fois que quelqu’un quitte le fait de prendre sa voiture pour prendre un vélo ou y aller à pied, celui qui prend sa voiture est gagnant», a-t-il soulevé, précisant que le but n’est pas de forcer quiconque à enfourcher un vélo.

La Municipalité espère néanmoins améliorer son bilan en ajoutant jusqu’à 268 000 déplacements actifs supplémentaires par jour. Ainsi, la part modale du transport actif passerait de 13,2 %, en 2017, à 32,4 %.

Présentement, aux heures de pointe, quatre déplacements de moins de 1 km sur cinq ne sont pas réalisés en transport actif, tout comme neuf déplacements sur 10 pour les trajets 1 à 5 km.

95 millions $

Ces «autoroutes sécurisées» pour les vélos nécessiteront des aménagements et des investissements importants.

En tout, le budget de la Vision de la mobilité active 2023-2027 est de 95 millions pour l’ensemble de ses composantes, dont près de 29 M$ pour le réseau Vélo cité.

La Municipalité espère convaincre le prochain gouvernement provincial de l’aider à hauteur de 50 M$.

Les corridors cyclables seront réservés aux cyclistes et séparés, le plus souvent, de la circulation automobile.

Plus larges et mieux éclairées, elles offriront plus de confort en plus de présenter une conception permettant un entretien hivernal et de bénéficier de feux adaptés, promet-on.

Retombées

Le maire Marchand a vanté des bénéfices pour la santé publique et mentale, mais également pour l’environnement et l’économie.

À Montréal, le «Réseau express vélo» implanté depuis 2020 a été applaudi par de nombreux usagers, mais a également suscité des levées de boucliers de citoyens et de marchands.

«Partout où ça a été fait dans le monde, il n’y a plus personne qui reviendrait en arrière», a assuré M. Marchand.

Après 2027, d’autres voies sécurisées pourraient être proposées, car cinq autres axes avec fort potentiel ont été identifiés.

La Vision de la mobilité active ne s’arrête pas là et prévoit plusieurs mesures pour encourager la sécurité et l’efficacité des déplacements des piétons et l’intermodalité avec le transport collectif.

L’objectif est d’ajouter 100 km d’aménagements de mobilité active supplémentaires d’ici cinq ans, pour les porter à un total de 500 km.

Amorcée il y a deux ans, la démarche de consultation se poursuit en ligne jusqu’au 25 octobre. Le dépôt de la version finale de la Vision est souhaité fin novembre.

Réactions mitigées

L’organisme Accès transports viable a salué un «jalon important» et des «investissements records», tout en disant que des préoccupations persistent, notamment en ce qui concerne les infrastructures piétonnières. 

Le chef de l’opposition à l’hôtel de ville, Claude Villeneuve, a avoué être «un peu déçu».

«On reste vraiment sur notre faim, on pensait avoir quelque chose de plus défini que ça. Ça me fait quasiment penser au 3e lien. On a mis un lien sur une carte, puis c’est ça, finalement», a-t-il lancé. 

La conseillère Jackie Smith, de Transition Québec, s’est dite «encouragée» par ce qu’elle a vu.

«Ceci dit, rien dans le discours du maire ne nous donne confiance qu’il est prêt à sacrifier la place de l’automobile pour assurer la sécurité des piétons et des cyclistes», a-t-elle ajouté.

«Nous croyons qu’il faudra étendre ce réseau cyclable de manière plus accessible et concrète tel qu’évoqué dans par la proposition de la table de concertation vélos, des conseils de quartier», a pour sa part commenté Patrick Paquet, le porte-parole de la deuxième opposition.