La Ville de Lévis prévoit dépenser 100 M$ pour des terrains à proximité de la Davie


Jean-Luc Lavallée
La Ville de Lévis demande à l’État québécois de la soutenir financièrement pour lui permettre d’investir 100 M$ dans l’achat et la conversion de terrains à des fins industrielles, afin de maximiser les retombées des futurs contrats de la Davie.
L’administration Lehouillier a dévoilé, vendredi, sa liste d’épicerie à l’intention du gouvernement provincial, en prévision du dépôt du budget du ministre des Finances Éric Girard, le 21 mars prochain.
Elle réclame notamment une aide financière – non chiffrée – pour lui permettre de procéder « dès que possible à l’acquisition de terrains stratégiques à des fins de développement industriel dans le secteur est de son territoire ainsi qu’à leur viabilisation ».
La Ville de Lévis dit vouloir « capitaliser sur les multiples retombées économiques anticipées de la réalisation des contrats fédéraux » au chantier naval, au cours des vingt prochaines années.
Toujours pas officiel
Précisons que la Davie est en voie d’être confirmée comme « troisième partenaire » de la Stratégie nationale de construction navale, après Irving et Seaspan, ce qui pourrait lui procurer de juteux contrats de plus de 10 milliards $ pour la construction, notamment, de brise-glaces.
La signature de l’entente-cadre avec Ottawa tarde toutefois à être officialisée, alors que l’annonce tant attendue, qui devait être faite « avant Noël » selon le ministre fédéral Jean-Yves Duclos, n’a toujours pas eu lieu.
Néanmoins, la Ville de Lévis trépigne d’impatience, elle voit grand et anticipe des retombées majeures grâce aux fournisseurs du chantier naval qui souhaiteront s’établir à proximité. D’où l’importance d’acheter, dès maintenant, d’immenses terrains à cette fin.
« Sur une base préliminaire, Lévis évalue à une centaine de millions de dollars les coûts à prévoir à cet égard, des investissements qui dépassent largement la capacité financière d’une ville de sa taille. »
Accélérer les projets en transport
Dans sa liste de priorités acheminées au gouvernement du Québec, la Ville de Lévis réitère par ailleurs de nombreuses demandes, qui sont déjà connues depuis plusieurs années, en matière de transport et de mobilité avec le tunnel Québec-Lévis, les voies réservées au transport collectif sur Guillaume-Couture, l’interconnexion entre les deux rives et une intégration tarifaire avec le RTC.
Elle demande notamment au gouvernement d’accélérer les délais moyens de réalisation des « grands projets de mobilité durable », considérant leur importance stratégique dans la région.
Elle souhaite aussi accélérer les phases de conception et de préparations des plans et devis pour le projet de réaménagement des routes 116 et 132 en boulevard urbain, afin de mettre en œuvre le projet « plus rapidement, soit en 2027 ».
Enfin, la Ville réclame 5 M$ pour réaliser les travaux de stabilisation des berges les plus urgents, elle demande à Québec de soutenir son Fonds vert et elle évalue ses besoins à 10 M$ pour décontaminer des terrains stratégiques.
Une somme de 220 000 $/an est également réclamée pour soutenir la Ville dans ses activités de recrutement de main-d’œuvre à l’international. Elle demande aussi des investissements plus généreux de l’État en matière de logement social et d’infrastructures municipales.
Sur la Rive-Nord, le maire de Québec Bruno Marchand a quant à lui présenté, récemment, une liste contenant des demandes chiffrées à près de 500 M$ pour le gouvernement provincial, en prévision du dépôt du prochain budget.