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L'article provient de Le Journal de Québec
Politique

Déneigement: 424 plaintes de citoyens depuis vendredi à Québec

L’administration Marchand est critiquée de toutes parts sur le déneigement

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Photo portrait de Stéphanie  Martin

Stéphanie Martin

2023-02-13T16:15:38Z
2023-02-14T00:06:40Z
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Plus de 400 plaintes enregistrées, l’opposition qui parle de «ratés incroyables» et estime qu’on a «dormi sur la switch»: l’administration Marchand a subi un barrage de critiques sur la gestion du déneigement en fin de semaine. 

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Depuis vendredi, 424 requêtes ont été acheminées à la Ville sur le déneigement, dont 95 pour La Cité–Limoilou et 62 pour Sainte-Foy–Sillery–Cap-Rouge, a confirmé la Municipalité.

La bordée de neige reçue jeudi et vendredi a laissé ses traces sur la rue Saint-Jean, hier, même après le passage des déneigeurs.
La bordée de neige reçue jeudi et vendredi a laissé ses traces sur la rue Saint-Jean, hier, même après le passage des déneigeurs. Photo Stevens LeBlanc

Après la bordée de neige de jeudi et vendredi, les rues de Québec ont été ensevelies et plusieurs ont critiqué la difficulté d’accéder et de se stationner au centre-ville.

Avec le Tournoi international de hockey pee-wee, le Carnaval, le Super Bowl et les soupers au restaurant en prévision de la Saint-Valentin, le centre-ville a été pris d’assaut. 

Photo Stevens Leblanc
Photo Stevens Leblanc

Patrick Paquet, chef d’Équipe Priorité Québec, a demandé: «Est-ce que la Ville avait prévu une opération de déneigement le vendredi ? Si oui, pourquoi elle a été annulée?» 

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«Chaque fois qu’il neige, c’est un défi, poursuit-il. On est pourtant une ville nordique. On manque de leadership, chaque fois, c’est compliqué. C’est la fin de semaine du Carnaval et on connaît des ratés incroyables.» 

Patrick Paquet et Stevens Mélançon, d'Équipe Priorité Québec, ont critiqué la gestion du déneigement par la Ville, montrant des images des rues enneigées, lundi, le 13 février 2023.
Patrick Paquet et Stevens Mélançon, d'Équipe Priorité Québec, ont critiqué la gestion du déneigement par la Ville, montrant des images des rues enneigées, lundi, le 13 février 2023. Photo Stéphanie Martin

Son collègue Stevens Mélançon estime que l’administration Marchand a manqué une occasion de faire preuve de planification.

Oui, la neige a été déblayée, mais selon lui, il aurait fallu planifier une sortie pour enlever la neige, vendredi. 

La politique de viabilité hivernale prévoit, à la demande des commerçants et des citoyens, de ne pas faire d’opération d’enlèvement de la neige les vendredis et samedis. Mais cela ne le convainc pas.

Les circonstances exceptionnelles de la fin de semaine auraient dû commander une décision différente, selon lui. 

Patrick Paquet a ironisé: «Il faut pus qu’il neige le jeudi, vendredi, samedi. Là, la neige, il faut que ça tombe du dimanche au jeudi.»  

«Une erreur», dit Villeneuve

Le chef de l’opposition officielle, Claude Villeneuve, accuse à son tour l’administration Marchand de ne pas avoir posé les bons gestes, dans les secteurs névralgiques. 

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«Au centre-ville, pour moi, c’est indéniable que ça aurait dû être déneigé vendredi et c’est une erreur de ne pas avoir fait sortir les équipes.» 

Il y a une décision politique de sortir ou pas la machinerie, a-t-il ajouté. «On avait tous les éléments en main. [...] Si on n’avait pas anticipé que ça pouvait être problématique, il y a quelqu’un qui a dormi sur la switch.» 

Pour lui, «c’est la job de l’équipe du maire, et j’inclus Bruno Marchand et Pierre-Luc Lachance. À la fin, c’est eux qui sont imputables de ce qui se fait ou pas en ville.»

Stevens LeBlanc/JOURNAL DE QUEBEC
Stevens LeBlanc/JOURNAL DE QUEBEC

«Parfait» pour les problèmes

Bruno Marchand a convenu que le contexte était «parfait» pour que des problèmes surviennent, avec des chutes de neige en fin de semaine et une importante affluence. «Il faut être encore meilleurs.»

«Il peut y avoir» une flexibilité dans la politique de viabilité, a-t-il avancé, tout en soulignant qu’il en avait hérité de l’ancienne administration et qu’il est en train de l’amender. Elle a été adoptée en novembre 2020.

Les précipitations ont commencé jeudi en fin de journée et ont pris fin vendredi 17 h. En tout, 18 cm se sont accumulés au sol.   

La Ville fait valoir des contraintes comme le repos obligatoire des camionneurs 

L’administration Marchand affirme qu’elle a été limitée dans sa capacité d’action en fin de semaine par le repos obligatoire qu’elle doit accorder à ses déneigeurs et par le manque de flexibilité de la politique de déneigement.

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Lundi, le vice-président du comité exécutif responsable du déneigement, Pierre-Luc Lachance, a expliqué ce qui a empêché la Ville d’enlever la neige dans le secteur du centre-ville vendredi, alors que plusieurs événements s’y déroulaient.

Ni vendredi ni samedi

D’abord, la politique de viabilité hivernale prévoit qu’aucun enlèvement n’est fait les vendredis et samedis.

Mais même si la Ville avait voulu y déroger, elle n’aurait pas pu vendredi, car elle est tenue par la loi d’offrir un repos de huit heures aux camionneurs qui ont travaillé plus de 16 heures d’affilée. C’était le cas, les précipitations les ayant tenus occupés à partir de jeudi soir. 

Après le répit, samedi matin, on devait décider si on enclenchait une opération d’enlèvement.

Mais il aurait fallu pour cela décréter une interdiction de stationnement à la grandeur de la ville, a indiqué M. Lachance.

Une opération ciblée au centre-ville n’est pas possible le samedi, selon la politique de déneigement, dit-il. «La politique ne nous permet pas à ce jour de bien amener cette agilité-là.»

Sachant que le défilé du Carnaval se déroulait ce soir-là, il a été décidé de ne pas l’enclencher. «Samedi, on n’avait aucun gain. Au contraire, on aurait amplifié la problématique.»

Patrick Paquet et Stevens Mélançon, d’Équipe Priorité Québec, se sont questionnés pour savoir s’il s’agissait d’une question de budget.

Le chef de l’opposition officielle, Claude Villeneuve, a dit qu'il n'osait pas « accepter l'hypothèse qu’on aurait pris cette décision pour des motifs budgétaires. Si c’était le cas, ça aurait été un énorme scandale ».

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Pas une question de budget

Ce n’est pas le cas, selon l’administration Marchand. Le maire l'a affirmé en fin de semaine et le responsable du déneigement, Pierre-Luc Lachance, l'a répété lundi. 

«Ce n'est pas une question d’argent. En aucun temps, le déneigement se fait par rapport à l'argent. Les décisions se prennent pour assurer le respect du cadre de fonctionnement», a martelé M. Lachance. 

Lu sur les réseaux sociaux 

«Ça aurait dû être déneigé vendredi dans la nuit ou max samedi dans la nuit. C’était l’enfer ce week-end en ville.»

– Donatilde Lepreux sur Facebook

«Vous l’avez échappé solide en ne le faisant pas vendredi soir... ça a été le bordel toute la fin de semaine pour le Carnaval et en plus, là, vous emmerdez le monde qui ont planifié leur party de Super Bowl.»

– @seblast360 sur Twitter

«0/10 pour la gestion et le timing. Laissez au moins le monde jusqu’à 23 h quand le Super Bowl sera fini... Une vraie blague.»

– Jacob Laroche sur Facebook

«Gestion de broche à foin le déneigement à Québec. Vraiment, vous [ne] savez pas c’est quoi le Carnaval?»

– Philippe Moussette sur Facebook

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